la térazosine améliore la symptomatologie urinaire dans l’hypertrophie bénigne de la prostate
Publié par Administrateur le Mars 03 2008 11:13:41
La térazosine – alphabloquant non urosélectif – améliore-t-elle la symptomatologie urinaire de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ?
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La térazosine – alphabloquant non urosélectif – améliore-t-elle la symptomatologie urinaire de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) ?

Sources des données

Les études ont été identifiées par une recherche dans Medline (1966-2001), la Cochrane Library, le registre spécialisé du Prostatic Diseases and Urologic Malignancies Group, et les bibliographies des études et revues pertinentes.
Sélection des études

Ont été sélectionnés les essais comparatifs randomisés (ECR) en toute langue, comparant la térazosine à un placebo, à la phytothérapie ou à un traitement pharmacologique ou chirurgical chez des hommes présentant une HBP symptomatique, avec une durée de traitement = 4 semaines.

Extraction des données
2 investigateurs ont extrait de façon indépendante les données concernant la qualité méthodologique, le plan expérimental, les caractéristiques des patients, les critères d’inclusion, les résultats,les effets indésirables et les abandons. Le principal critère de jugement était une modification des symptômes urinaires mesurée au moyen de scores de symptômes validés (Boyarsky Symptom Score, American Urological Association [AUA] et International Prostate Symptom Score [IPSS] ; les échelles AUA et IPSS sont identiques), présentée comme étant le pourcentage d’amélioration en valeur absolue par rapport à l’état initial.

Principaux résultats

17 ECR (5 151 hommes ; âge moyen : 65 ans) répondaient aux critères d’inclusion. 10 ECR avaient comparé la térazosine à un placebo, 7 à d’autres alphabloquants, 1 au finastéride (il comportait également un groupe placebo) et 1 à la thermothérapie transurétrale par micro-ondes. La durée des études variait de 4 à 52 semaines. Lorsque cela était possible, les résultats ont été regroupés à l’aide d’un modèle d’effets aléatoires. Les scores de symptômes urinaires se sont améliorés davantage sous térazosine que sous placebo (6 ECR). Le pourcentage moyen d’amélioration après regroupement des symptômes urinaires mesurés à l’aide du Boyarsky Symptom Score s’est avéré plus élevé chez les patients traités par la térazosine (4 ECR, 37% vs 15%). Dans 2 ECR ayant évalué l’effet de l’arrêt de la térazosine sur les symptômes d’HBP, les scores de symptômes ont été meilleurs chez les patients ayant continué à recevoir la térazosine (15-25%) que chez ceux l’ayant arrêté pour passer au placebo (41-63%). Dans 4 des 5 essais d’escalade de doses flexibles, l’amélioration des symptômes a été plus importante sous térazosine (31-38%) que sous placebo (10-18%). 1 ECR a comparé la térazosine au finastéride : concernant les scores de symptômes de l’AUA, la térazosine s’est révélée supérieure au finastéride (38% vs 20%) et comparable à l’association térazosine et finastéride (38% vs 39%). L’amélioration de la symptomatologie urinaire a été similaire sous térazosine que sous tamsulosine (4 ECR), alfuzosine (1 ECR), doxazosine (1 ECR) ou prazosine (1 ECR). L’amélioration par rapport à l’état initial selon l’IPSS n’a pas semblé aussi importante avec la térazosine qu’avec la thermothérapie transurétrale par micro-ondes (1 ECR ; 42% vs 65%).

Conclusion

La térazosine améliore davantage la symptomatologie urinaire de l’hypertrophie bénigne de la prostate qu’un placebo ou le finastéride, et son efficacité est comparable à celle des autres alphabloquants. Dans 1 ECR, la térazosine s’est montrée moins efficace que la thermothérapie transurétrale par micro-ondes.

Résumé et commentaire publiés dans Evidence-Based Medicine 2003;8(3):83 et dans ACP Journal Club