Contre la douleur, sans arrière-pensée
Publié par hammar le Septembre 16 2009 19:58:53
Lutter contre la douleur n’est pas une mince affaire. Qu’elle soit aiguë, qu’elle survienne par crises ou au contraire qu’il s’agisse de douleurs chroniques : la qualité de la vie des personnes...

Nouvelles étendues

Lutter contre la douleur n’est pas une mince affaire. Qu’elle soit aiguë, qu’elle survienne par crises ou au contraire qu’il s’agisse de douleurs chroniques : la qualité de la vie des personnes qui en souffrent en est toujours diminuée. Et même quand le médecin prescrit des anti-douleurs pour limiter les dégâts, les patients ne (re)voient pas nécessairement la vie en rose !

Dans certains types de douleurs importantes et chroniques, ce sont les médicaments supposés lutter contre ces douleurs qui peuvent être la cause d’une perte de qualité de vie. Surprenant ?

Pas pour le Dr Tony O’Brien, de l’hôpital universitaire de Cork (Irlande). Il vient de participer à une vaste étude sur la douleur en Europe (PainStory). « Elle indique qu’un adulte sur cinq en Europe souffre de douleurs chroniques », explique-t-il. « Souvent celle-ci est tellement importante qu’elle handicape la vie quotidienne des personnes qui en souffrent. Enfin, les médicaments qui sont prescrits n’apportent que trop rarement le bénéfice escompté. »

« Dans le cas de douleurs chroniques importantes, le médecin peut avoir recours aux opioïdes », indique-t-il. « Mais ceux-ci ne sont pas exempts d’effets secondaires invalidants. »

Les opioïdes pris par voie orale sont à la base d’effets secondaires importants sur le système digestif. Le plus fréquent et le plus ennuyant pour les patients n’est autre que la constipation et son cortège de désagréments : flatulences, reflux œsophagiens, crampes d’estomac, etc.

Dans de nombreux cas (70 à 90 % des patients sous opioïdes pris par voie orale), si ces médicaments atténuent bien la douleur, l’intensité de leurs effets secondaires est telle que la qualité de vie globale du patient n’en est nullement améliorée. C’est là assez paradoxal.

Une parade est désormais disponible en Europe. Il s’agit d’un médicament développé par la firme Mundipharma alliant les fameux opioïdes (une molécule appelée oxycodone)… et un « anti-opioïde » (du naloxone), serait-on tenté de dire.
Finie, la constipation !

Ce dernier est un antagoniste des opioïdes qui neutralise dans le système digestif les effets secondaires du médicament antidouleur. Résultat : plus de constipation !

« Par contre, cet antidouleur puissant court-circuité dans le système digestif continue d’agir sur le système nerveux central (le cerveau en l’occurrence) en passant dans le sang, via le foie », explique le Pr Esther Pogatzki-Zahn, de l’hôpital universitaire de Munster, en Allemagne. « Ce qui permet effectivement de lutter contre ces douleurs chroniques aiguës tout en évitant les effets secondaires indésirables. »

Ce médicament est désormais disponible en Europe (et aussi en Belgique), sur prescription. Mais il n’est pas remboursé par la sécurité sociale.


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