Transposition simple des gros vaisseaux du cœur : une première chirurgicale au Maroc
Publié par Administrateur le Octobre 31 2008 22:14:01
Le diagnostic doit se faire dans l’urgence pour pouvoir opérer le nouveau né (à cœur ouvert) avant qu’il ne soit trop tard ! L’idéal étant d’opérer à 8 jours de vie sinon, il décède alors que son opération le guérit définitivement...

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La transposition simple des gros vaisseaux est une malformation cardiaque où les deux vaisseaux qui sortent du cœur sont inversés, elle est à l’origine d’une cyanose à la naissance (nouveau né très bleu) faisant paniquer aussi bien le corps médical que les parents du bébé.

Le diagnostic doit se faire dans l’urgence pour pouvoir opérer le bébé (à cœur ouvert) avant qu’il ne soit trop tard ! L’idéal étant d’opérer à 8 jours de vie sinon, il décède alors que son opération le guérit définitivement.

La transposition des gros vaisseaux représente un danger réel pour la survie du nouveau-né, chaque jour qui passe est un jour de perdu, une chance non saisie.

Le seul traitement qui existe à l’heure actuelle est chirurgical. Jusque là ce type d’intervention chirurgicale se faisait en Europe car outre les compétences humaines, les équipes multidisciplinaires, la surveillance en post-opératoire, il y a lieu de rappeler que cela nécessite aussi l’hospitalisation dans un milieu spécialisé sans oublier le coût d’une telle intervention chirurgicale qui est de l’ordre de 140.000 DH et plus.

La question qui se pose est bien entendu de savoir qui peut aujourd’hui payer une telle somme pour faire opérer son fils? Le drame des familles nécessiteuses, des économiquement démunis, de celles et ceux qui n’ont pas de couverture sociale est une réalité avec laquelle il faut compter chaque jour.

Il est utile a cet effet de rappeler que les maladies cardio-vasculaires sont très fréquentes dans notre pays et sur les 3500 bébés qui naissent chaque année avec une malformation cardiaque, 1000 nécessitent une intervention chirurgicale urgente qui bien souvent n’est pas réalisée, c’est ainsi que six à huit enfants qui souffrent de malformations cardiaques meurent chaque jour faute de moyens financiers et structurels.

Les bonnes œuvres du cœur : des actions citoyennes

Conscient de tous ces éléments, qui sont autant de cas qui soulève, une de plus, le droit à la santé pour tous, un droit qui est aujourd’hui bafoué, ignoré et dont les principales victimes sont nos concitoyens démunis, ceux qui ne peuvent se faire soigner dans des structures adaptées par manque de moyens. Face a autant d’injustice et d’iniquité dans l’accès aux soins et afin de contribuer à sauver des vies humaines, la clinique les bonnes œuvres du cœur a vu le jour avec comme vocation de prodiguer des soins médicaux et chirurgicaux gratuitement aux bébés et enfants issus de familles démunies. Cette clinique d’un genre nouveau a réussi à sauver la vie à plus d’une centaine d’enfants souffrant de malformations cardiaques. La clinique a réalisé des centaines d’interventions chirurgicales aussi bien a cœur ouvert qu’à cœur fermé. Les patients issus des classes moyennes paient une partie des frais de l’opération et le reliquat est versé par l’association, alors que les plus démunis sont pris totalement en charge par l’association en fonction de ses moyens.

La renaissance du jeune Achraf

Pour le cas du nouveau-né Achraf Allali qui présentait une transposition des gros vaisseaux du cœur, le temps ne jouait pas en sa faveur. Issu d’une famille très modeste, il était condamné par le sort, mais fort heureusement que le docteur Said Ejjanan président de l’Institut humanitaire cardio-pédiatrique de Casablanca (ICCP) a pris son dossier en mains.

Il devenait donc indispensable que l’enfant soit opéré dans les premiers jours de vie. Conscient des dangers que faisait courir cette transposition des gros vaisseaux au petit Achraf, le staff de la clinique les bonnes œuvres du cœur s’est longuement concerté pour mesurer le pour et le contre d’une intervention chirurgicale Le docteur Mohcine Abidallah, médecin chirurgien aux Bonnes Œuvres Du Cœur n’a pas hésité une seule seconde et a tout de suite décidé d’opérer le bébé Achraf, âgé seulement de 11 jours.

Aujourd’hui le jeune Achraf Allali se porte bien, le post opératoire incite à l’optimisme, mais comme cette intervention chirurgicale est une grande première au Maroc, l’équipe médicale maintient le jeune Achraf sous surveillance médicale.

Nous présentons nos sincères et chaleureuses félicitations à toute l’équipe médicale de la clinique les bonnes œuvres du cœur, aux personnels infirmiers et à tous ceux qui ont rendu possible cette intervention chirurgicale (bienfaiteurs, mécènes…) et souhaitons prompte rétablissement au jeune Achraf dont cette intervention chirurgicale restera à jamais synonyme de renaissance.