Congrès national de diabétologie : Les techniques de contrôle du diabète sont non standardisées
Publié par La Pharmacienne le Mai 17 2010 09:24:42





Les problèmes du dosage de l’hémoglobine glyquée, l’importance du taux de sucre induit par les repas ou glycémie post-prandiale et les complications du diabète sont les principaux thèmes débattus lors de ce 12 e congrès de diabétologie organisé par la société algérienne de diabétologie, du 14 au 16 mai, à Alger, des thèmes destinés à tous les médecins impliqués dans la prise en charge du diabète (généralistes et spécialistes des secteurs public et privé).


Le Pr Khalfa a mis l’accent sur les aspects essentiels dans la lutte contre le diabète, telle que l’importance de l’hémoglobine glyquée qui est un paramètre biologique permettant le contrôle du diabète, d’évaluer le taux de sucre dans le sang ou la glycémie post-prandiale impliquée dans la survenance des complications. L’hémoglobine glyquée, appelée aussi Hb1Ac, est un dosage qui se fait au niveau d’un laboratoire sur un prélèvement de sang. Il nous donne la moyenne de toutes les augmentations du taux de sucre sur trois mois. C’est sur ce paramètre que va se baser le médecin pour évaluer le degré de contrôle du diabète de son patient et décider de la conduite thérapeutique la plus appropriée.« Malheureusement, dans notre pays, la plupart des laboratoires d’analyses médicales, qu’ils soient publics ou privés, utilisent des techniques de dosage non standardisées, non reconnues sur le plan international, donnant des résultats non fiables et ininterprétables par le médecin ; par conséquent, d’aucune utilité pour le soignant et le soigné.


Ce congrès est l’occasion pour les spécialistes de confronter leurs points de vue et de proposer des solutions pour améliorer cette situation préjudiciable surtout pour les malades », a-t-il précisé. Le deuxième thème est celui de la glycémie post-prandiale, c’est-à-dire les modifications du taux de sucre dans le sang, induites par les prises d’aliments sucrés au cours des différents repas de la journée. Il convient de rappeler que ce taux, explique-t-il, varie très peu quand on est à jeun et entre les repas. Par contre, il augmente plus ou moins fortement après les repas, en fonction de la quantité de sucre contenue dans les aliments ingérés. Chez le sujet qui n’est pas diabétique, les variations de ce taux restent limitées, n’excédant pas 1,40 g. Il en est autrement chez le diabétique dont l’organisme ne sait plus utiliser et stocker les sucres consommés pendant les repas.


« Ces variations, quand elles sont importantes et répétitives, finissent par léser les artères et favoriser l’apparition des complications, d’où l’importance du régime alimentaire qui reste la base du traitement d’un diabète », a-t-il précisé. En termes de prévention, le Pr Khalfa estime que le diabète de l’adulte, comme un certain nombre de maladies non transmissibles (obésité, hypertension artérielle), n’est pas une fatalité, et un grand nombre de cas sont évitables par des mesures très simples. Il y a lieu de renforcer la médecine curative, poursuit-il, pour une meilleure prise en charge des diabètes connus. Le diabète est d’abord une affaire de médecins généralistes et des actions de formation sous forme de cycles de formation médicale continue sont à mener en direction de cette catégorie de praticiens, qui sont en première ligne dans la hiérarchie des soins.


Quant à la disponibilité des moyens de traitement, notre pays peut s’enorgueillir d’avoir un système de sécurité sociale très performant pour la prise en charge des maladies chroniques comme le diabète. Nous disposons d’un éventail très large de médicaments antidiabétiques, même les plus récents qui sont de surcroît délivrés gratuitement. Le dépistage reste aussi un moyen de prévention dont l’objectif est de découvrir la maladie à un stade précoce pour la traiter avant que les complications ne s’installent. Le recours à toutes les formes de médias est nécessaire pour informer et sensibiliser la population, en particulier les sujets qui courent le risque de développer un diabète. La médecine curative est certes nécessaire, mais ses résultats sont limités parce qu’elle s’attaque aux conséquences de la maladie et non à ses causes.


Toute la prévention va consister à corriger les anomalies, très tôt dès l’enfance. « On doit inculquer aux enfants, dès leur jeune âge, la nécessité d’une alimentation saine et équilibrée ainsi que d’une activité physique régulière. » La réalisation d’un tel programme n’est pas seulement une affaire du ministère de la Santé, mais demande l’implication d’autres ministères dont celui de l’Education, de la Jeunesse et des Sports et celui de la Communication, pour ne citer que ceux-là. En somme, à l’instar de ce qui se fait dans les pays occidentaux, il convient de mettre sur pied un programme national de lutte et de prévention du diabète.


El Watan