L'hépatite B découverte de façon fortuite deux fois sur trois
Publié par La Pharmacienne le Mai 21 2010 07:13:19
En France, il existe un déficit de dépistage de l'hépatite B chronique chez les personnes à risque. C'est la conclusion d'une étude réalisée par l'Institut national de veille sanitaire (InVS) et les pôles de référence hospitaliers, publiée aujourd'hui dans BEHWeb, une version en ligne du Bulletin épidémiologique hebdomadaire consacrée à un thème précis. Ce travail est rendu public quarante-huit heures avant la troisième journée mondiale de lutte contre les hépatites. Et ses auteurs en profitent pour plaider en faveur de la reprise de campagnes de sensibilisation des médecins et du grand public, ciblées sur le rappel des expositions à risque, sur le dépistage et les recommandations vaccinales.


Pour mémoire, l'hépatite B se transmet principalement par le sang et les sécrétions sexuelles. Déjà en 2004, une enquête en population générale avait mis en évidence un déficit de dépistage de la maladie. Une surveillance de l'infection chronique par le virus de l'hépatite B, mise en place en 2008 par l'InVS et les pôles de référence, a permis de faire un point plus récent sur cette question. Entre janvier 2008 et août 2009, 1.016 personnes ont été nouvellement diagnostiquées et prises en charge dans les pôles de référence. Dans 22 % des cas, ces patients sont nés dans un pays de faible endémicité (de faible présence du virus) - en l'occurrence, en France - alors que 78 % sont nés dans un pays de moyenne ou forte endémicité.


Cette étude met en évidence la "persistance d'un défaut de dépistage de cette infection", selon Christine Larsen de l'InVS et ses collègues. 69 % des personnes nouvellement diagnostiquées l'ont été par une découverte fortuite à l'occasion d'un bilan systématique (grossesse, bilan de santé, bilan prétransfusionnel). Seuls 15 % des patients ont été détectés dans le cadre d'un dépistage sur les facteurs de risque et dans 15 % des cas la détection résultait d'une démarche diagnostique. Chez 8 % des patients, la maladie avait déjà évolué vers une cirrhose ou un cancer du foie, ce qui indique bien le retard important au diagnostic. Concernant la prise en charge de l'hépatite B chronique, l'enquête montre - sans fournir d'explication - qu'elle ne débute dans l'année suivant le dépistage que dans 46 % des cas.


Le Point.fr