Système de santé
Publié par hammar le Novembre 24 2008 18:35:05
La santé est non seulement un droit universel fondamental, mais aussi une ressource majeure pour le développement social, économique et individuel...

Nouvelles étendues
La santé est non seulement un droit universel fondamental, mais aussi une ressource majeure pour le développement social, économique et individuel.


Compte tenu de ce principe, l'Algérie a consacré dans sa constitution le droit des citoyens à la protection de leur santé. Cependant, le système de la santé souffre de nombreux dysfonctionnements dus au manque de moyens nécessaires pour faire face à une demande en soins grandissante, mais aussi liée à une organisation incohérente de l'offre de soins.

La couverture sanitaire en termes d'infrastructures de moyens humains et matériels est assurée de manière inégale. Le manque de moyens financiers est également un facteur aggravant de la situation du secteur public. Pour la wilaya d'Oran et pour une population estimée à quelque 1.444.000 habitants, le secteur de la santé compte 1.264 médecins spécialistes dont 854 dans le secteur public, 1.011 médecins généralistes dont 635 dans le secteur public, 1.215 médecins-résidents, 160 chirurgiens-dentistes spécialistes, 577 chirurgiens-dentistes généralistes, 592 pharmaciens, 25 laboratoires d'analyses, 9 laboratoires d'ana-path. Pour ce qui est du personnel paramédical, le secteur compte 4.328 paramédicaux, dont 341 sages-femmes dont 319 dans le secteur public, 77 psychologues, 50 optométristes, 2.563 infirmiers diplômés d'Etat, 745 infirmiers brevetés, 36 prothésistes-dentistes, 10 kinésithérapeutes, entre autres.

Rapportés à la population, les indicateurs des ressources humaines sont comme suit : un médecin pour 526 habitants (la moyenne nationale est d'un médecin pour 757 habitants), un chirurgien-dentiste pour 2.117 habitants (la moyenne nationale est d'un chirurgien-dentiste pour 2.515 habitants), un pharmacien pour 2.692 habitants (la moyenne nationale est d'un pharmacien pour 6.843 habitants), un praticien pour 361 habitants (la moyenne nationale est d'un praticien pour 491 habitants), un paramédical pour 332 habitants (la moyenne nationale est d'un infirmier pour 290 habitants), un psychologue pour 25.040 habitants. Bien qu'ils soient équilibrés par rapport aux moyennes nationales, ces indicateurs ne doivent toutefois pas cacher le dysfonctionnement persistant en matière de couverture médicale entre le chef-lieu de la wilaya et les communes et localités limitrophes.

Les ressources humaines sont inégalement réparties, c'est le cas notamment des praticiens spécialistes qui sont en majorité concentrés dans la ville. Concernant les infrastructures, le secteur de la santé de la wilaya d'Oran compte cinq structures hospitalières (2 à Oran, 2 à Aïn El-Turck et 1 à El-Mohgoun), totalisant 126 services et 2.983 lits, 9 structures hospitalières spécialisées (ophtalmologie, maladie du cancer, pédiatrie, psychiatrie, maternité obstétrique) totalisant 174 services et 4.440 lits, 35 polycliniques, 99 salles de soins, cinq centres de transfusion sanguine, 19 cliniques privées, etc. Ces chiffres indiquent que l'infrastructure hospitalière est constituée de 14 hôpitaux. La couverture en lits est de 2,7 lits pour 1.000 habitants, la moyenne nationale est de 2 lits pour 1.000 habitants. Cette infrastructure est néanmoins en grande partie vétuste; sa conception essentiellement de type pavillonnaire (à l'exception des structures récentes) ne répond plus aux exigences de l'ingénierie sanitaire moderne. Ici, il y a lieu d'évoquer le cas du service des urgences médico-chirurgicales (UMC) relevant du CHU Oran qui vient de bénéficier d'une enveloppe financière de l'ordre de 400 millions de dinars pour sa rénovation, son réaménagement et son équipement en matériel médical.

Une service en situation et qui prend également en charge des malades de l'ouest du pays, notamment des wilayas de Mostaganem, Aïn Témouchent, Relizane et Mascara. Ce service fait face actuellement à différentes contraintes liées à la vétusté du bâtiment, l'absence de conditions d'hygiène et de stérilisation et des coupures répétées d'approvisionnement en eau. En outre, le réfectoire et les dortoirs réservés à l'équipe médicale de permanence sont dans un état de délabrement avancé, alors que ce service manque de certains équipements médicaux notamment ceux relatifs à l'échographie et au scanner. Pour ce qui est des polycliniques, la couverture à Oran est d'une polyclinique pour 45.073 habitants. La norme nationale et d'une polyclinique pour 3.000 à 4.000 habitants dans les zones rurales et 25.000 habitants dans les zones urbaines.

Le déficit de la wilaya d'Oran en polycliniques est de 23 unités dont 9 sont en cours de réalisation. Pour les salles de soins, le déficit est de 35 unités, la couverture est d'une salle de soins pour 16.263 habitats, la moyenne nationale est d'une salle de soins pour 7.715 habitants.

Les maladies de la pauvreté et les autres

D'autre part, la situation sanitaire montre qu'il y a une transition épidémiologique marquée par la persistance des maladies transmissibles dites maladies de la pauvreté. Ainsi et durant le premier semestre de l'année en cours, 94 cas de sida ont été enregistrés à Oran. Durant la même période, 784 cas de tuberculose dont 498 cas de tuberculose pulmonaire ont été signalés, en plus de 168 cas de méningite, 1 cas de rage, un cas de fièvre maltaise, un cas de fièvre typhoïde, 34 cas d'hépatite A.

En 2007, 2.489 cas de maladies à déclaration obligatoire ont été enregistrés dont 1.549 cas de tuberculose avec une incidence de 98 cas pour 100.000 habitants, plus de 390 cas de méningite, 125 cas de zoonoses et 112 cas de fièvre boutonneuse méditerranéenne.

A cette situation, s'ajoute l'émergence des maladies non transmissibles dites maladies de l'opulence, tels les cancers, diabète, affections cardio-vasculaires, rénales et respiratoires chroniques. Entre 1.000 et 1.500 nouveaux cas de cancer sont détectés, chaque année, à Oran. Ainsi et selon des sources du service d'oncologie, 1.408 nouveaux cas de cancer ont été diagnostiqués l'année écoulée. Durant le dernier trimestre, 200 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Une préoccupation supplémentaire est constituée par les problèmes de la santé mentale dont l'ampleur actuelle et les effets à moyen et long terme ne sont pas à négliger.

Dix nouveaux cas de troubles mentaux sont enregistrés quotidiennement au niveau des dispensaires d'hygiène mentale d'Oran et au niveau du service de psychiatrie du CHU d'Oran (pavillon 35) sans compter les cas pris en charge au niveau des cliniques privées. La prise en charge des malades mentaux pose plus que jamais un grand problème. Elle est confrontée notamment à l'insuffisance de structures et de personnels. L'organisation générale des soins est orientée principalement vers la prise en charge «hospitalière». Le secteur extra-hospitalier, lieu privilégié de la prévention et de premier traitement des problèmes de santé mentale est très peu développé. Le problème de l'urgence psychiatrique demeure également préoccupant. Avec un taux d'un psychologue pour 25.040 habitants, le nombre de psychologues cliniciens au niveau des structures psychiatriques et du secteur extra-hospitalier à Oran demeure insuffisant. Les indicateurs démographiques font état d'un taux brut de natalité estimé à 21,32 naissances pour 1.000 habitants, le taux national est de 22,2 naissances pour 1.000 habitants, le taux brut de mortalité est de 4,41 pour 1.000 habitants, la mortalité infantile est de 28,62 pour 1.000 naissances, le taux national est de 24,07 pour 1.000 naissances, le taux de mortalité maternelle est de 47,5 pour 100.000 naissances, le taux national est de 88,9 pour 100.000.

A la fin, il y a lieu de signaler que durant le premier semestre en cours, 110.040 malades ont été admis au niveau des structures hospitalières et 26.103 interventions chirurgicales ont été effectuées contre 156.160 admissions et 47.559 actes opératoires en 2007. L'analyse de la situation actuelle montre que le système de santé malgré les résultats indéniables, en particulier dans le domaine des infrastructures et de la prévention, connaît dans ses différentes composantes des problèmes importants.


Source : Quotidien d'oran