Quel traitement dans la dépression mineure ?
Publié par La Pharmacienne le Février 09 2011 06:57:02
Si l’intérêt des médicaments dans la dépression sévère (major depression) n’est plus à démontrer, leur place dans la dépression mineure (minor depression) demeure controversée. C’est l’objet d’une méta-analyse (fruit d’une collaboration internationale, sous l’égide de l’OMS) dans The British Journal of Psychiatry. Les auteurs rappellent ainsi que, dans la province d’Alberta (Canada), plus des deux tiers des personnes recevant des antidépresseurs n’ont en fait aucun diagnostic psychiatrique...
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Si l’intérêt des médicaments dans la dépression sévère (major depression) n’est plus à démontrer, leur place dans la dépression mineure (minor depression) demeure controversée. C’est l’objet d’une méta-analyse (fruit d’une collaboration internationale, sous l’égide de l’OMS) dans The British Journal of Psychiatry. Les auteurs rappellent ainsi que, dans la province d’Alberta (Canada), plus des deux tiers des personnes recevant des antidépresseurs n’ont en fait aucun diagnostic psychiatrique ! Mais seulement une « déprime », des problèmes de sommeil, des troubles anxieux ou des céphalées… Et l’Europe suit le même chemin : « près de 10 % des sujets sous antidépresseurs et sous anxiolytiques n’ont en réalité aucun diagnostic de dépression sévère. » Il semble donc que le meilleur indicateur du recours à ces médicaments ne soit plus un diagnostic formel de dépression, mais « la recherche d’une aide pour la maîtrise des émotions » (help for emotional problems).


En matière de dépression modérée, les auteurs estiment que l’intérêt des antidépresseurs demeure discutable. Quant aux anxiolytiques, souvent associés (ou prescrits seuls), aucune preuve de leur efficacité dans cette indication n’est disponible (no evidence available) et il est « impossible de se prononcer sur leur éventuel rôle thérapeutique », bien qu’ils demeurent fréquemment prescrits, en pratique, contre des symptômes dépressifs.


Pour les auteurs, il faudrait donc « reconsidérer la place des médicaments dans la dépression légère », surtout comme traitement de première intention. Et d’autant plus que l’efficacité des psychothérapies se révèle, en revanche, « significative, au moins sur le court terme. » En définitive, face à la dépression légère, une réflexion s’impose sur les protocoles les plus judicieux et sur les priorités dans l’attribution des moyens humains et matériels : « il existe clairement une nécessité de développer des « approches alternatives » où les psychothérapies (psychological interventions) devraient équilibrer des réponses pharmacologiques encore trop exclusives ou systématiques.


JIM