La pose d'implants dentaires se banalise !
Publié par La Pharmacienne le Février 12 2011 08:41:57
Les progrès technologiques permettent désormais aux chirurgiens de trouver le bon angle pour placer l'implant dans la mâchoire. Le spécialiste peut désormais utiliser un guide chirurgical conçu par ordinateur pour orienter le forage de l'os et rendre la pose de l'implant plus précise...
Nouvelles étendues
Les progrès technologiques permettent désormais aux chirurgiens de trouver le bon angle pour placer l'implant dans la mâchoire. Le spécialiste peut désormais utiliser un guide chirurgical conçu par ordinateur pour orienter le forage de l'os et rendre la pose de l'implant plus précise.


«Lors de la pose d'implants, la navigation chirurgicale permet au praticien de suivre en direct sur un écran d'ordinateur la position exacte de ses outils dans la mâchoire du patient», indique le Dr Philippe Khayat, praticien à Paris. Cette technologie, issue de la chirurgie générale, vient s'ajouter aux nouveaux outils dont disposent désormais les chirurgiens-dentistes pour améliorer le placement des implants et réduire les conséquences de l'intervention en limitant les incisions sur la gencive. Les progrès de l'imagerie, couplée au traitement informatique des images, permettent aux chirurgiens de préparer la pose en amont et de mieux cibler leurs gestes.


De nouvelles possibilités sont offertes aux praticiens qui se forment à l'implantologie et s'équipent peu à peu de ces appareils, malgré leur coût, pour répondre à l'évolution actuelle des pratiques. «La pose d'implants dentaires se banalise, notamment lorsque les dents qui les entourent sont saines et qu'on veut éviter de les tailler pour poser un bridge», souligne le Dr Daniel Étienne, du service odontologie parontologie de l'Hôtel-Dieu, à Paris.


Un implant dentaire est en effet une vis, le plus souvent en titane, placée dans un trou pratiqué dans l'os de la mâchoire et sur laquelle est fixée, après une durée variable, une fausse dent. L'os de la mâchoire est en effet capable de se reconstituer autour de l'implant qui devient alors véritablement une racine artificielle pour la prothèse dentaire, capable de supporter tous les efforts liés à la mastication pendant de nombreuses années. «La découverte de l'ostéointégration a été une véritable révolution : on peut remplacer complètement une dent ou toute une dentition et rendre aux patients la capacité de mastiquer, sourire, parler normalement», rappelle le Dr Hadi Antoun, praticien à Paris.


La difficulté principale est de trouver l'angle idéal pour placer l'implant, et donc la prothèse, en harmonie avec le reste de la dentition. L'expérience permet aux chirurgiens pratiquant fréquemment ces interventions de bien placer l'implant à main levée mais lorsque le dentiste a moins d'expérience, ou dans certaines conditions difficiles, il peut désormais utiliser un guide chirurgical conçu par ordinateur pour orienter le forage de l'os. Le scanner, associé à un ordinateur, permet en effet d'obtenir une image en 3 dimensions de la mâchoire de chaque patient.




Moins d'attente

Un nouvel appareil de radiologie, utilisant un faisceau de rayons conique, équipe désormais de nombreux cabinets dentaires : il améliore la sécurité du patient, car il réduit la quantité de radiations nécessaires pour constituer une image complète de la mâchoire. Grâce à des marqueurs radio opaques placés sur une gouttière, il est possible de simuler le futur emplacement des implants. On peut alors vérifier qu'ils seront bien placés et fabriquer un guide chirurgical qui servira à orienter le foret du chirurgien. «De nombreux chirurgiens restent cependant réservés sur ces approches, car les images peuvent manquer de précision, notamment lorsque la bouche contient déjà du métal, ce qui est assez fréquent. Avec une image même légèrement imprécise, le guide chirurgical n'est pas parfait et la position de l'implant n'est pas toujours satisfaisante», regrette le Dr Philippe Khayat. «C'est l'expérience du chirurgien qui permet alors de corriger d'éventuels décalages.»


La réduction des suites opératoires et la fiabilité de la pose que ces nouveaux outils apportent semblent cependant prometteurs, notamment pour les chirurgiens-dentistes qui se spécialisent en implantologie. Associées au développement de nouveaux implants qui s'intègrent plus rapidement dans l'os, les nouvelles technologies ont déjà permis de réduire le temps d'attente entre la pose de l'implant et la fixation de la prothèse définitive, qui est passé de 6 à 12 semaines au lieu de 4 à 6 mois.


«L'arrivée des implants et les progrès réalisés sur leur pose remettent totalement en question le principe selon lequel les nouvelles dents doivent être portées par des éléments voisins et notamment par des dents qu'on mutile dans ce but», souligne le Pr Paul Mariani, de la faculté d'odontologie de Marseille. Une révolution que l'Assurance-maladie n'a pas encore prise en compte puisqu'elle rembourse partiellement les bridges mais pas du tout les implants.


Le Figaro