Fécondation assistée : les enfants sont en bonne santé
Publié par MedeSpaceNews le Juin 24 2011 06:55:43
Les éventuelles complications lors de la croissance restent assez rares.

C'est une information rassurante pour les couples qui débutent une démarche d'assistance médicale à la procréation (AMP). Les données concernant la santé et la croissance des enfants nés grâce à une fécondation assistée sont plutôt rassurantes, constatent Catherine Patrat et Sylvie Epelboin (hôpital Bichat, Paris) dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH). Presque trente-trois ans après la naissance du premier bébé-éprouvette, Louise Brown, plus de 4 millions d'individus ont vu le jour grâce à des techniques d'AMP, qui représentent désormais 2 à 3% des conceptions.

En réanalysant la littérature internationale, les auteurs retrouvent globalement un léger excès de complications pour ces grossesses ; avec un risque accru de prématurité (multiplié par deux), de petit poids de naissance et de mortalité périnatale - décès avant 7 jours. Déjà connus, ces «sur-risques» sont attribués en partie aux grossesses multiples, plus fréquentes en cas d'assistance à la procréation. Mais ces complications existent aussi chez les singletons, et il est «difficile d'en identifier la cause», estiment les deux médecins. L'infertilité des couples pourrait jouer un rôle, tout comme les procédures utilisées pour l'AMP, mais les données divergent selon les études.
Registre national

Une méta-analyse met aussi en évidence une petite augmentation du risque de malformations congénitales. «Tous les types de malformations sont concernés, mais sont plus particulièrement observées des anomalies touchant le système cardiovasculaire, urogénital ou musculosquelettique», précisent les Drs Patrat et Epelboin. Toutes ces complications restent toutefois rares, «puisque la très grande majorité des enfants (plus de 95%) en sont exempts», tempèrent-elles. Par ailleurs, leur croissance et leur suivi à des âges plus tardifs ne semblent pas indiquer de problèmes particuliers. Quelques études ont suggéré une fréquence accrue de certains cancers (touchant l'œil, le sang ou le système nerveux central) chez les personnes nées après fécondation in vitro (FIV), mais il n'y a pas de risque formellement identifié. En France, un registre national a été mis en place pour surveiller la santé de ces enfants et permettre des études sur leur devenir.

Dans le même BEH, Ann Priente-Khayat, de l'Agence de biomédecine, et ses collègues font un bilan du dispositif d'AMP vigilance instauré en France en 2007. En quatre ans (de février 2007 à fin décembre 2010), 855 signalements d'effets secondaires des traitements d'AMP ou d'incidents ont été recensés ; un chiffre à rapporter à l'activité des centres de procréation: 130.000 tentatives annuelles de FIV, transferts d'embryons congelés et inséminations. La proportion des cas graves est de 78% ; il s'agit dans 7 cas sur 10 d'effets indésirables et dans 3 cas sur 10 d'incidents. Plus de la moitié des événements sont liés à l'hyperstimulation ovarienne, 18% à un acte d'AMP (complications opératoires ou anesthésisques par exemple) et 15% à la perte de gamètes ou d'embryons. Ces signalements ont conduit l'Agence de biomédecine à mettre en place des actions spécifiques avec les professionnels.

Source:lefigaro.fr