Perdre du poids: chirurgie ou exercice?
Publié par La Pharmacienne le Décembre 11 2008 10:02:26
Selon une nouvelle étude publiée dans l’International Journal of Obesity, les personnes obèses qui ont perdu beaucoup de poids en modifiant leur alimentation et en faisant...

Nouvelles étendues

Selon une nouvelle étude publiée dans l’International Journal of Obesity, les personnes obèses qui ont perdu beaucoup de poids en modifiant leur alimentation et en faisant de l’exercice auraient autant de succès dans le maintien de leur poids à long terme que les personnes qui ont perdu du poids après une chirurgie bariatrique, intervention qui consiste à restreindre l'absorption des aliments en réduisant la capacité gastrique.

Bien sûr, pour perdre du poids et maintenir par la suite un poids acceptable, les personnes qui n’ont pas eu recours à une intervention chirurgicale ont dû travailler plus fort sur une plus longue période, admettent les chercheurs du Miriam Hospital's Centers for Behavioral and Preventive Medicine à Providence aux États-Unis.

«Nos résultats suggèrent qu’il est possible de maintenir de grandes pertes de poids grâce à des efforts intensifs, tels que le changement de votre approche de l'alimentation et l'exercice, indépendamment de savoir si vous avez perdu du poids avec la chirurgie bariatrique ou non par le biais de méthodes non chirurgicales, explique dans un communiqué de Lifespan, l'auteur principal de l’étude, le Dr Dale Bond, du Miriam Hospital's. Les modifications du comportement et les changements de mode de vie sont des éléments essentiels pour maintenir à long terme la perte de poids.»


Différences de comportement

Les chercheurs ont analysé le profil de 315 personnes – en moyenne un patient qui avait eu recours à la chirurgie bariatrique pour deux qui n’y avait pas fait appel – au moyen des données provenant du National Weight Control Registry aux États-Unis. Les 315 personnes avaient perdu en moyenne 57 kilos et avaient réussi à maintenir leur perte de poids en une moyenne durant 5,5 ans.

Les chercheurs n’ont pas noté de différences importantes au niveau l’apport calorique ou la quantité de poids regagnée (suite à la perte de poids) entre les individus qui avaient opté pour une intervention chirurgicale et ceux qui avaient choisi l’approche non chirurgicale. Les individus de chaque groupe avaient repris en moyenne environ quatre livres par année.

Toutefois, les chercheurs ont identifié des différences de comportement entre les individus des deux groupes. Les patients qui avaient subi une chirurgie se remettaient à consommer plus rapidement des aliments gras et du fast food, et étaient moins portés à contrôler leur alimentation. De plus, ces individus présentaient plus d’états dépressifs et plus de stress que les personnes qui avaient choisi de perdre du poids en changent leurs habitudes alimentaires et leur mode de vie.

Seulement un tiers des individus qui avaient subi une chirurgie avaient augmenté leur niveau d'activité physique comparativement à 60 % de ceux qui ont continué à faire de l’exercice après avoir perdu du poids sans avoir eu recours à la chirurgie.


L’ennemi: les signaux qui déclenchent la faim

Les chercheurs ont remarqué que la sensibilité aux signaux qui déclenchent une faim impulsive était le seul comportement associé à un plus grand risque de regagner du poids dans les deux groupes.

«Ces résultats soulignent la nécessité pour les patients ayant subi une chirurgie bariatrique de développer des interventions axées sur la l'alimentation et l'activité physique, a ajouté le Dr Dale Bond, qui est également un chercheur en psychiatrie (contrôle du poids) à la Warren Alpert Medical School de l'Université Brown. Les recherches futures devraient mettre l'accent sur les moyens d'accroître et de maintenir l'activité physique et de mieux surveiller les paramètres psychologiques des patients en chirurgie bariatrique afin de faciliter le contrôle du poids optimal et à long terme.»