"Stérile" ne signifie pas propre et sans danger
Publié par MedeSpaceNews le Mars 06 2012 21:19:20
La plupart des infections liées au matériel sont dues à un nettoyage et une désinfection insuffisants. L’étape la plus efficace de toute procédure de décontamination est le nettoyage complet du matériel.

Laveurs désinfecteurs : l’option la plus sûreet la plus fiable
L’option de décontamination la plus simple consiste à utiliser un appareil de traitement automatique qui nettoie et désinfecte en une seule étape. Tout d’abord, le laveur désinfecteur rince les instruments à l’eau froide, puis les nettoie à l’eau, à une température inférieure à + 70 °C. La température de l’eau augmente ensuite pour atteindre une valeur comprise entre+ 85 °C et + 93 °C pendant une à trois minutes pour une désinfection thermique de la charge. Afin d’assurer l’inactivation des virus, en particulier le virus de l’hépatite qui est relativement résistant à la chaleur, il est désormais recommandé d’utiliser de l’eau à une température supérieure à + 90 °C pendant la phase de désinfection.

Le processus de désinfection est considéré comme moins létal que celui de stérilisation, car il n’élimine pas tous les micro-organismes et ne permet donc pas d’obtenir la marge de sécurité qu’offrent les procédures de stérilisation.

Le nettoyage et la désinfection des instruments doivent être effectués dès que possible, après leur utilisation.

L’importance du cycle detype B
La stérilisation est définie comme le recours à une procédure physique ou chimique, permettant d’éliminer toute trace de vie microbienne, y compris un grand nombre d’endospores bactériennes hautement résistantes. En raison des exigences en matière de stérilité relatives aux produits médicaux, la probabilité théorique qu’un organisme vivant soit présent sur un instrument une fois le processus de stérilisation accompli doit correspondre au niveau garanti de stérilité (SAL) de 10-6.

Diverses méthodes peuvent être utilisées pour stériliser un instrument, à savoir les traitements thermiques, chimiques ou par rayonnements ionisants. La méthode la plus simple est la stérilisation par la chaleur, soit par l’utilisation de chaleur sèche, généralement obtenue à l’aide d’un four à air chaud, soit par l’utilisation de vapeur (stérilisation à l’autoclave).

Le résultat des procédures de stérilisation dépend du nombre et de la résistance des microorganismes présents sur l’instrument, ainsi que du type de matériau composant les instruments et de la forme de ces instruments.

D’autres facteurs entrent en jeu, tels que la méthode utilisée pour charger la chambre de stérilisation de l’autoclave, la présence ou l’absence d’emballage et la forme de l’emballage. Les objets ne doivent pas être entassés : la vapeur doit pouvoir pénétrer toutes les parties des objets.

Stérilisation à la vapeur
La vapeur saturée sous pression est de loin le moyen le plus rapide, le plus sûr, le plus efficace et le plus fiable pour éliminer toutes les formes de vie microbienne. Il suffit d’une brève exposition à la vapeur pour détruire les espèces bactériennes les plus résistantes.

Dans le cas de stérilisateurs à la vapeur dont le fonctionnement repose sur des phases de vide préalable et de vide final (c.-à-d. un cycle de type B), le processus de stérilisation est composé de trois phases principales : le prétraitement, la stérilisation et le traitement final. Pendant la phase de prétraitement, l’air est évacué lors de plusieurs séquences de vide alternant avec des séquences d’introduction de la vapeur. La température augmente progressivement, jusqu’à atteindre le niveau requis pour la stérilisation. La période réelle de stérilisation, appelée temps d’exposition, commence lorsque toutes les parties de la chambre de l’autoclave et de son contenu (la charge) ont atteint la température de stérilisation. Au cours de la phase de traitement final, la vapeur, ou l’eau condensée revaporisée, est évacuée de la chambre à l’aide du processus de vide final, afin de garantir un séchage rapide des instruments.

Moins d’instruments pour un meilleur contrôle
Le type de matériel et les procédures utilisés par la clinique influenceront fortement la marge de sécurité associée au processus de décontamination. La surcharge d’équipements est un problème courant dans beaucoup de cliniques dentaires. Il en résulte une procédure de suivi plus difficile et plus longue des instruments, dont les conditions de stockage, la stérilité et les emballages/enveloppes doivent être maintenus à un niveau satisfaisant.

Attachés, sans être trop serrés
Les instruments doivent être attachés sur des plateaux sans être trop serrés, ni être en contact avec le dispositif de verrouillage, pour permettre aux ondes ultrasoniques, aux jets d’eau et à la vapeur d’atteindre toutes les parties des instruments afin d’obtenir un nettoyage et une inactivation des micro-organismes efficaces tout au long de la procédure de désinfection et de stérilisation.

Phénomène de corrosion dû à la présence de deux métaux différents
Lorsqu’ils baignent dans le même liquide, les instruments et autres objets composés de métaux différents peuvent se corroder, ce qui rend les surfaces calleuses, augmentant ainsi le risque de contamination des instruments par des micro-organismes. Il est courant d’observer un tel phénomène de corrosion durant le nettoyage, dans le bain ultrasonique et dans les laveurs désinfecteurs, lorsque des plateaux d’aluminium et des instruments d’acier inoxydable sont utilisés, ou lors du nettoyage des fraises d’aluminium ou d’acier inoxydable. Les dentistes ont l’habitude de nommer ces traces de corrosion " rouille" et de se plaindre de la qualité du matériel fourni par le fabricant, alors que le véritable problème réside dans les pratiques cliniques !Éviter de surcharger l’appareil
Le poids en métal que contient l’appareil constitue également un facteur décisif dans les processus de décontamination et de stérilisation. Il est donc plus efficace de traiter les plateaux/cartouches composés d’un matériau léger, non conducteur de chaleur et ne pouvant entraîner d’action corrosive.

Préparer les plateaux pourplus d’efficacité et de sécurité
Pour améliorer la logistique des instruments et des matériaux au sein de la clinique, la première chose à faire consiste à réduire au minimum le nombre d’instruments dans la zone de traitement. Les systèmes de plateaux et les "stations de préparation des plateaux" facilitent la manipulation des instruments et des objets tout au long du processus, du traitement au stockage, en passant par la zone stérile. Grâce à un système de plateaux soigneusement organisé, il est possible de manipuler le plateau, les accessoires et les instruments (produits) en un seul geste, tout au long du processus de travail.

Supports pour fraises et écailleurs : un problème méconnu
Les supports pour fraises et écailleurs sont souvent à l’origine d’un problème méconnu dans les cliniques. Une solution simple à ce problème consiste à employer un kit standard pour l’ensemble du processus de travail et la totalité du cycle hygiénique. Les plateaux préalablement préparés, sur lesquels sont placés tous les instruments, réduisent également au minimum le temps nécessaire au traitement des instruments entre chaque patient.

L’acier inoxydable ne dure pas éternellement
La plupart des instruments dentaires en métal sont fabriqués en acier inoxydable de haute qualité. Ils sont censés être hautement solides et durables. Cependant, il est à noter que tout instrument peut être endommagé lorsqu’il est soumis à la chaleur et à des réactions chimiques. Les instruments doivent donc être soigneusement placés sur des plateaux ou des supports avant d’être traités, afin qu’ils n’entrent pas en contact les uns avec les autres.

Réduire le nombre d’objetspour économiser du tempset de l’argent
Une bonne gestion du matériel, ainsi qu’une réduction du nombre d’instruments utilisés, entraînent une diminution des coûts et une augmentation du niveau de sécurité. L’utilisation d’un système de plateau facilite la manipulation des instruments tout au long du cycle hygiénique, et permet un gain de temps dans le processus de désinfection et de stérilisation.

La rationalisationde la manipulation des instruments tout au long des phases de travail, de la préparation à la conservation stérile, permet au personnel d’effectuer un travail de meilleure qualité et de s’impliquer davantage dans le traitement des patients. Il s’agit donc d’un excellent moyen pour la clinique de réaliser des économies.

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