Pédiatrie : Difficile de respecter la posologie
Publié par Administrateur le Juin 05 2012 10:49:20
Certains médicaments ne sont pas vraiment adaptés aux enfants. La revue Prescrire alerte sur les dangers d'une mauvaise utilisation, notamment sur les risques de surdosage.

Emballage mal conçu, notice insuffisante, absence de bouchon de sécurité... le conditionnement expose encore trop souvent les enfants aux accidents, estime la revue spécialisée Prescrire dans son numéro de juin 2012. « Le conditionnement est un élément fondamental de la balance bénéfice risque des médicaments, un déterminant important pour leur bon usage et pour prévenir les erreurs au moment de leur utilisation », assure la revue.

Bouchon de sécurité absent

Par exemple, le paracétamol, très prescrit chez les enfants pour le traitement des douleurs ou de la fièvre, peut être à l'origine de surdoses toxiques, parfois mortelles, en cas d'ingestion accidentelle, selon cette publication. Les formes buvables de paracétamol sans bouchons de sécurité ainsi que des tubes de comprimés orodispersibles (qui se désagrègent en quelques secondes dans la bouche, par exemple de marque Efferalganodis) sans bouchons de sécurité exposent à des risques de mauvaise utilisation.

Ainsi, pour 203 cas d'ingestion accidentelle de paracétamol par des enfants, ces derniers ont ingéré deux fois plus de comprimés quand la forme était orodispersible, selon une étude effectuée par un centre antipoison suisse. Au 1er mars dernier, plusieurs médicaments de ce type dosés à 250 mg ou 500 mg de paracétamol étaient commercialisés en France, certains acidulés, fruités, sucrés et pétillants, parfois ressemblant à des pastilles de menthe, rappelle Prescrire.

Dosage difficile

La revue met égaement en cause les dispositifs doseurs des médicaments pour enfants, dont la grande majorité sont « imprécis et/ou inadaptés ». Il est alors parfois difficile de ne pas commettre d'erreurs de préparation.

Le problème ne se limite pas aux enfants. Les étiquetages peu lisibles ou les notices insuffisantes concernent aussi des médicaments destinés aux femmes enceintes ou aux enfants à naître.

Sur les notices examinées par Prescrire en 2011, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment l'ibuprofène ou le diclofénac, ne sont contre-indiqués qu'à partir du 6e mois de grossesse, alors que les données relatives aux AINS sont en faveur d'un risque accru pour le foetus dès le premier trimestre. Afin de corriger « ces insuffisances et défauts (qui) nuisent à l'efficacité des traitements et à la sécurité des patients », Prescrire invite les firmes pharmaceutiques à améliorer les conditionnements.

Source : France soir