Greffe sous-rétinienne de cellules souches pour traiter des maladies maculaires
Publié par Administrateur le Octobre 24 2014 10:55:19
Depuis qu’elles ont été isolées pour la première fois, il y a plus de trois décennies, les cellules souches embryonnaires ont été proposées comme une source de cellules de remplacement en médecine régénérative
Nouvelles étendues
Contexte

Depuis qu’elles ont été isolées pour la première fois, il y a plus de trois décennies, les cellules souches embryonnaires ont été proposées comme une source de cellules de remplacement en médecine régénérative, mais leur plasticité et leur capacité illimitée à se renouveler soulèvent des inquiétudes quant à leur sécurité d’emploi, notamment pour leur capacité à former des tumeurs ainsi que les risques de rejet par le système immunitaire et de différenciation en types cellulaires indésirables. Nous communiquons les données relatives à la sécurité d’emploi à moyen et long terme de cellules filles issues de cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) greffées à des patients.

Méthodes

Aux États-Unis, deux études prospective de phase I/II ont été menées pour évaluer les critères d’évaluation principaux de sécurité d’emploi et de tolérance d’une greffe sous-rétinienne d’épithélium pigmentaire rétinien obtenu à partir de CSEh chez neuf patients atteints de dystrophie maculaire de Stargardt (âge > 18 ans) et neuf patients présentant une dégénérescence maculaire liée à l’âge atrophique (âge > 55 ans). Trois cohortes de dose (50 000, 100 000 et 150 000 cellules) ont été traitées pour chaque trouble oculaire. Les patients greffés ont été suivis pendant une durée médiane de 22 mois en pratiquant une série d’examens systémiques, ophtalmiques et d’imagerie. Les études sont enregistrées sur le site ClinicalTrials.gov, sous les numéros NCT01345006 (dystrophie maculaire de Stargardt) et NCT01344993 (dégénérescence maculaire liée à l’âge).

Résultats

Il n’y avait aucun signe de prolifération indésirable, rejet ou problèmes de sécurité oculaire ou systémique grave lié au tissu greffé. Les événements indésirables étaient associés à l’intervention chirurgicale vitréo-rétinienne et au traitement immunosuppresseur. 13 (72 %) des 18 patients présentaient des taches de pigmentation sous-rétinienne croissantes, évocatrices de l’épithélium pigmentaire rétinien greffé. La meilleure acuité visuelle corrigée, suivie dans le cadre du protocole d’examen de la sécurité d’emploi, a montré une amélioration dans dix yeux, s’est améliorée ou est restée inchangée dans sept yeux, et a diminué de plus de dix lettres pour un œil, tandis que l’autre œil non traité n’a pas montré d’améliorations similaires de l’acuité visuelle. Les mesures de la qualité de vie liées à la vision ont augmenté pour la vision générale et périphérique, les activités à proximité et à distance, avec une amélioration de 16 à 25 points entre 3 et 12 mois après la greffe chez les patients atteints d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge atrophique et de 8 à 20 points dans les cas de dystrophie maculaire de Stargardt.

Interprétation

Les résultats de cette étude fournissent les premières données probantes sur la sécurité d’emploi à moyen et long terme, la survie du greffon et l’activité biologique possible de cellules filles issues de cellules souches pluripotentes chez des personnes atteintes d’une maladie quelconque. Nos résultats laissent penser que les cellules qui descendent de CSEh pourraient offrir une nouvelle source de cellules potentiellement sûre pour le traitement de divers troubles médicaux dont les besoins ne sont pas satisfaits et qui exigent une réparation des tissus ou leur remplacement.



Source :

Schwartz SD, Regillo CD, Lam BL, et al. Human embryonic stem cell-derived retinal pigment epithelium in patients with age-related macular degeneration and Stargardt's macular dystrophy: follow-up of two open-label phase 1/2 studies. The Lancet. 2014; doi:10.1016/S0140-6736(14)61376-3.