La greffe d'une trachée obtenue par ingénierie tissulaire
Publié par La Pharmacienne le Décembre 31 2008 17:23:43
Une transplantation de trachée obtenue par ingénierie tissulaire a été réalisée avec succès chez une jeune femme qui présentait une bronchomalacie terminale consécutive...

Nouvelles étendues

Une transplantation de trachée obtenue par ingénierie tissulaire a été réalisée avec succès chez une jeune femme qui présentait une bronchomalacie terminale consécutive à une tuberculose évoluée (le greffon a remplacé la bronche souche gauche sténosée).

LA TUBERCULOSE avec infiltration de la trachée cervicale et de l'ensemble de la bronche souche gauche avait été diagnostiquée, en 2004 ; une bronchomalacie sévère de la bronche souche gauche s'est développée. En mars 2008, la dyspnée s'étant encore aggravée avec la constitution d'une forte sténose de la bronche souche (diamètre résiduel de 4 mm), il a été décidé de tenter une greffe de trachée, préparée à l'aide d'une trachée de donneur (une femme de 51 ans), décellularisée et colonisée par des chondrocytes et des cellules épithéliales trachéales provenant de la patiente, pour remplacer la bronche souche sténosée.

Les résultats sont remarquables. À 2 mois, les tests fonctionnels respiratoires étaient dans la limite de la normale. La sérologie n'a mis en évidence aucun anticorps HLA anti-donneurs, rendant très improbable, selon les auteurs, l'apparition ultérieure d'une réaction de rejet chronique. Une étude au Doppler laser a objectivé un lit microvasculaire adjacent fourni. À 1 mois, la fusion du greffon était complète, parallèlement à une bonne revascularisation à la biopsie. Enfin, les voies aériennes étaient libres.

Ce succès doit être confirmé à plus long terme (au-delà de 6 mois) afin de vérifier le maintien des propriétés biomécaniques du greffon et de s'assurer d'une ostéogenèse satisfaisante à partir des chondrocytes ensemencés sur la matrice trachéale.

cette greffe est effectuée par une équipe internationale (Espagne, Italie, Royaume-Uni) dirigée par le Pr Paolo Macchiarini (université de Barcelone), la patiente a connu une amélioration considérable de sa qualité de vie, sans aucun traitement immunosuppresseur. Elle est capable de monter deux étages et a un périmètre de marche de 500 mètres