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Alzheimer fait moins peur aux Français que le cancer |
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Plus de 9 Français sur 10 souhaiteraient connaître leur diagnostic en cas de signes évocateurs de la maladie.
La maladie d'Alzheimer qui touche 6 % des plus de 65 ans est la troisième maladie jugée la plus grave, derrière le cancer et le sida. C'est ce qui ressort d'une étude, présentée mercredi par Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, et menée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) qui a interrogé aussi bien la population générale que des personnes dont un membre de la famille est touché par la maladie ou des professionnels de santé (médecins, infirmiers libéraux, pharmaciens). L'objectif étant de mieux comprendre l'image sociale que génère la maladie.
La France compte aujourd'hui 850 000 malades d'Alzheimer, dont la moyenne d'âge est de 83 ans. On estime, par ailleurs, que 70 % d'entre eux vivent à domicile. Près de 30 % sont placés en établissement spécialisé, mais cette solution n'intervient pour les familles qu'en tout dernier recours. Et ce pour deux raisons : d'abord, parce que cette décision est douloureuse et culpabilisante pour la famille, ensuite, parce que le coût est très élevé. L'association France Alzheimer chiffre ainsi entre 1 500 et 1 600 euros par mois - une fois les aides perçues -, le montant restant à la charge de la famille pour les malades en établissement.
Aujourd'hui encore, les causes de la maladie restent obscures, même si on sait que l'âge avancé et le sexe féminin sont des facteurs favorisants. Cette dégénérescence du cerveau est extrêmement progressive puisque l'on a calculé que plus de dix ans séparent les tout premiers troubles du diagnostic. Et une fois ce diagnostic porté, la dégénérescence dégrade les fonctions intellectuelles de façon relativement lente, pour atteindre le stade de dépendance totale en trois à sept ans selon les cas.
L'étude dévoilée mercredi montre que les pertes de mémoire ne sont pas nécessairement perçues comme anormales et sont très souvent considérées comme une conséquence inévitable du vieillissement. Les troubles liés à la mémoire figurent cependant parmi les signes évocateurs les mieux connus puisque 95 % des sondés pensent qu'avoir des difficultés à se souvenir du chemin pour rentrer chez soi constitue un signe évocateur de la maladie.
Les spécialistes très partagés
Par ailleurs, près de quatre personnes sur dix estiment être plutôt mal ou très mal informées sur cette maladie, et elles sont 79 % à penser que les médias devraient en parler davantage. À titre de comparaison, le cancer fait certes peur, mais la population estime être suffisamment informée. Par ailleurs, l'étude montre que 64 % des personnes interrogées estiment que l'on ne peut rien faire pour guérir une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer. Et malgré la peur importante que suscite Alzheimer, 91 % d'entre elles souhaiteraient connaître le diagnostic si elles en avaient les signes évocateurs. Pour ce qui est d'un dépistage précoce, les spécialistes restent très partagés. Certains neurologues estiment que plus les médicaments sont prescrits tôt et plus ils pourraient être efficaces. «Même si aucun traitement n'est capable de guérir la maladie, il permet néanmoins d'en ralentir la progression», relève France Alzheimer.
Le problème, c'est que pour l'instant aucun médicament disponible sur le marché n'a véritablement démontré son aptitude à retarder l'évolution de la maladie vers la démence. Seuls quatre médicaments sont commercialisés en France. Ils appartiennent à deux familles : les anticholinestérasiques et les antiglutamates. Par ailleurs, le coût de ces traitements est relativement élevé (80 euros minimum par mois). Dans de telles conditions, on peut se demander à quoi peut réellement servir un dépistage précoce si ce n'est à inquiéter inutilement le malade confronté à un mal pour l'instant incurable.
lefigaro
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