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Découverte d'une cause génétique majeure du cancer colorectal |
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WASHINGTON (AFP) - La découverte d'une variation génétique qui accroît considérablement le risque de cancer colorectal devrait permettre d'améliorer la prévention de cette maladie, l'une des principales causes de mortalité dans les pays industrialisés, selon des travaux publiés jeudi.
Des chercheurs américains ont déterminé que cette caractéristique génétique est présente dans 10 à 20% des cas de cancers du colon.
Si une personne en hérite dans le cadre d'une transmission familiale, le risque d'avoir un cancer colorectal est 50% plus élevé au cours de sa vie comparativement à l'ensemble de la population, où ce risque est de 6%, estiment ces cancérologues.
"Cette variation du gène appelé TGFBR1 est probablement la cause génétique la plus courante découverte à ce jour des cancers colorectaux", souligne le Dr Boris Pasche, de l'Université Northwestern à Chicago (nord), principal auteur de ces travaux parus dans l'édition en ligne de la revue américaine Science.
"Nous allons pouvoir identifier un plus grand nombre de personnes présentant un risque élevé de développer ce cancer, ce qui permettra probablement de réduire sur le long terme le nombre de cas et de décès en procédant à des examens fréquents", explique le médecin.
Le cancer du colon est l'un des cancers le plus communs dans les pays industrialisés. Les Etats-Unis enregistrent par exemple 149.000 nouveaux cas et 50.000 décès par an et cette maladie y est la seconde cause de mortalité par cancer.
Dans le monde, ce cancer frappe un million de personnes chaque année.
Cette variation du gène TGFBR1 entraîne une diminution de la production d'un récepteur clé (TGF-beta) qui est le plus puissant frein à la croissance des cellules.
Lorsque diminue la production de cette substance essentielle pour empêcher la croissance cellulaire, les cellules du cancer du colon peuvent aisément se multiplier, précisent les chercheurs.
Chaque individu hérite de deux exemplaires des gènes TGFBR1, l'un transmis par le père et l'autre par la mère, qui produisent normalement la même quantité de TGF-beta bloquant la multiplication cellulaire.
Le Dr Pasche et son équipe avaient découvert ce trait génétique spécifique en 1998 et l'année suivante ils avaient pu la lier à un risque accru de cancer du colon.
Leurs nouveaux travaux montrent pour la première fois qu'une diminution de la production du récepteur de TGF-beta est présente chez 10 à 20% des patients atteints d'un cancer du colon comparativement à seulement 1 à 3% dans le groupe de contrôle de personnes saines.
Toutefois ces résultats, qui s'appuient exclusivement sur une population blanche, doivent être confirmés par des recherches sur d'autres groupes qui pourraient révéler d'importantes variations entre différentes ethnies, note le Dr Pasche.
Ces médecins s'attendent à ce que des essais cliniques soient bientôt entrepris pour mettre au point un test permettant de détecter cette mutation génétique.
"Il est possible que des tests capables de détecter ce défaut génétique fassent partie un jour des examens de routine pour évaluer le risque de cancer du colon", prédit le Dr Albert de la Chapelle, de l'Université d'Ohio (nord), co-auteur de cette étude.
Mais "nous devons aussi déterminer la cause moléculaire de cette différence pour la corriger et peut-être éliminer ce risque", ajoute-t-il.
Le cancer du colon est la conséquence de plusieurs facteurs dont le régime alimentaire, les gènes et le mode de vie.
On estimait jusqu'alors que le facteur génétique était responsable d'environ 5% des cancers colorectaux mais le fait que de 20 à 30 des personnes diagnostiquées aient eu des cas dans leur famille laisse penser que les gènes jouent un rôle beaucoup plus grand, indiquent ces cancérologues.
Pour conduire leur étude, ils ont analysé les globules blancs de 138 malades atteints d'un cancer du colon et de 105 personnes saines.
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