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Sida : renforcer le dépistage pour arrêter l'épidémie |
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Le Conseil national du sida plaide pour une hausse du dépistage, associé au traitement qui permet de soigner les personnes contaminées et ainsi de réduire la transmission du virus.
Le dépistage systématique du virus du sida lors de toute consultation médicale ou de chaque passage aux urgences, avec l'accord du patient, n'a jamais été retenu au nom du respect des libertés individuelles. Or, depuis 1996, il existe un traitement efficace qui transforme cette maladie, auparavant mortelle, en affection chronique.
L'idée circule, depuis quelques années, que les personnes séropositives et bénéficiant d'un traitement pourraient ne pas contaminer leur partenaire sexuel et se passer éventuellement de préservatif. Si le Conseil national du sida ne va pas jusqu'à recommander l'arrêt du préservatif pour les patients sous trithérapie, il soutient que le traitement de tous les porteurs du virus, aurait un impact majeur sur l'épidémie. Or, avant d'agir, il faut que les personnes infectées mais ne présentant pas de symptômes bénéficient d'un test de dépistage.
«Pour la tuberculose, la lèpre, par exemple, on sait qu'en traitant les malades, on évite le développement de l'épidémie, explique le professeur Willy Rozenbaum, président du Conseil national du sida. Le même modèle s'applique pour le virus du sida. En France, 33 % des personnes infectées sont diagnostiquées trop tardivement. Leur taux de mortalité est plus élevé, et elles ont pu transmettre le virus à d'autres…»
D'où les recommandations très fortes du Conseil national du sida dans un avis qui vient d'être rendu public où il préconise «de renforcer l'offre de dépistage et d'améliorer la continuité entre le dépistage et la prise en charge» insiste pour «promouvoir le bénéfice du dépistage et du traitement auprès du grand public». Cette nouvelle stratégie présente un double intérêt, individuel et collectif.
«Bilan systématique»
Chaque année en France, cinq mille nouvelles personnes se contaminent avec le virus du sida, par voie sexuelle le plus souvent. Comment réduire ces contaminations, qui se multiplient, malgré la promotion du préservatif ? «Il y a des éléments concordants qui permettent de penser que le risque de transmission est réduit chez les malades traités, souligne le professeur Rozenbaum. L'efficacité préventive est d'autant plus importante que le traitement est correctement mis en œuvre. »
Il y a deux ans, des médecins suisses avaient affirmé que les malades sous trithérapie pouvaient ne plus utiliser de préservatifs lors des rapports sexuels, parce qu'ils n'étaient plus contaminants. Les données scientifiques pour tirer une telle conclusion, n'étaient pas suffisantes.
Aujourd'hui, les chercheurs sont capables d'affirmer que le traitement, pris correctement, réduit très nettement le risque de contagion. Ce qui à l'échelle collective est très important.
Au plan individuel, il est plus difficile de faire des recommandations et de dire que l'on peut renoncer au préservatif. «À l'échelle de la population, le traitement des personnes infectées est un facteur d'éradication du virus, ajoute Willy Rozenbaum. C'est un argument supplémentaire pour améliorer le dépistage, le traitement et interrompre la chaîne de transmission. Il faut plus dépister, en France, aux Antilles, dans le cadre par exemple de bilan systématique, à chaque passage aux urgences, en insistant pour des raisons éthiques et d'efficience pour que ce soit avec l'accord des personnes concernées.»
lefigaro
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