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Les gros et les obèses sont-ils (en partie) responsables du chan |
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Les gros et les obèses sont-ils (en partie) responsables du changement climatique ?
Dans le monde, il y a plus d’un milliard d’adultes en surpoids et autour de 300 millions d’obèses (IMC > ou = 30 kg/m2) sans compter que quelques éléments permettent de penser que c’est le tour de taille de toute la population qui est globalement tiré vers le haut, avec les conséquences qu’on peut en imaginer… Diabète, maladies cardiovasculaires, accidents cérébraux voire certains cancers, on connaît par cœur les risques individuels que fait courir un IMC élevé. Ce qu’on imagine moins spontanément, c’est qu’un IMC qui monte pourrait aussi ne pas être sans conséquences écologiques délétères. Et pourtant… : les industries alimentaires (liées par nature à l’IMC) dans leur globalité généreraient 20 % des gaz à effet de serre (GES), et les transports (consommateurs d’énergie proportionnellement aux masses véhiculées) en ajouteraient 14 %. Un rationnel surprenant, donc, mais bien ancré dans la réalité pour un travail dont le but était d’évaluer le retentissement des gains d’IMC de nos sociétés modernes sur les émissions de GES, et in fine le climat de la planète…
Pour leur étude, Phil Edwards et coll. se sont donc livrés à un double calcul, celui de l’énergie alimentaire requise pour maintenir le métabolisme basal dans deux populations hypothétiques d’un milliard d’individus, l’une composée d’adultes de 35 à 59 ans à IMC de 24,5 kg/m2 et 3,5 % d’obèses –population 1, celle d’UK en 1970- et l’autre d’IMC de 29,0 kg/m2 et 40 % d’obèses –population 2, prévision pour l’UK en 2010-, 50 % d’hommes et de femmes de 1,75 m et 1,50 m de chaque côté, et celui des consommations supplémentaires de fuel induites par les surpoids humains. Pour le premier item, ils ont considéré que les deux groupes dormaient autant, 7 heures par nuit, passaient 7 heures au bureau, s’activaient 4 heures à la maison, restaient assis 4 heures et debout une, s’installaient 30 mn derrière un volant et marchaient à 5 km/ h le même temps. Sur cette base, ils ont estimé les besoins à 6,49 MJ /personne/ j en valeur plancher plus 3,81 d’activités diurnes, versus 7,05 + 5,25 MJ dans le groupe des lourds, correspondant à 19 % d’énergie alimentaire supplémentaire requise.
Considérant une émission totale de GES de 42 GigaT eq. de CO2 en 2000 et une population mondiale proche des 6 milliards, un milliard d’individus « normaux » seraient responsables de 7 GT de CO2/ an ; rapportés aux 20 % de GES « alimentaires », la production allouée serait de 1,4 GT annuels, et une augmentation de 19 % équivaudrait en valeur absolue à 0,27 GT/ an. Refaites le même type de calcul avec les données concernant les voitures et/ou les avions pour le second item (il est plus aisé de se reporter directement à l’article), et vous obtiendrez un total GES supplémentaire compris entre 0,4 et 1 GigaT d’équivalent CO2 annuel.
Les auteurs en sont convaincus, l’adiposité humaine contribue aux changements climatiques via l’alimentation et les transports. Ils reconnaissent bien sûr que leur argumentation présente quelques approximations et faiblesses, -on peut par exemple supposer que les gros s’agitent moins et que, regardant plus la télé, leurs dépenses spontanées sont moindres- mais ils restent fermes sur le principe, laissant entendre que leur calcul est sous évalué puisque n’ayant pas tenu compte des émissions de CO2 dues aux décompositions alimentaires et incinérations d’ordures supplémentaires, pourtant très importantes. Il existerait donc réellement un lien entre le climat et le poids de nos concitoyens. Si on s’attendait à ça…
Dr Jack Breuil
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