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Grippe A : la vaccination systématique en question |
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Contrairement à ce qu'annonçait le JDD samedi, le gouvernement n'aurait encore pris aucune décision quant à une éventuelle vaccination de l'ensemble de la population française.
Serons-nous tous vaccinés cet automne contre le virus A(H1N1), responsable de la grippe dite «mexicaine» ? L'annonce de cette mesure sans précédent dans l'histoire de la médecine, publiée samedi dans Le Journal du dimanche, n'aura pas survécu à ce long week-end de Pentecôte.
«Aucune décision n'a été prise», rectifiait dès dimanche le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, au micro de Radio J, en soulignant toutefois que les autorités se préparaient à toutes les éventualités. «Roselyne Bachelot travaille tous les jours sur ces sujets pour préparer toutes les hypothèses, y compriscelle d'une vaccination des Français», a-t-il précisé. Une porte-parole de la ministre de la Santé a confirmé au Figaro que cette mesure extrême n'était encore qu'une «option» et que tout dépendra de l'évolution de l'épidémie dans les prochains mois, en particulier dans l'hémisphère Sud où débute la saison hivernale. Concrètement, la décision de vacciner «tous les Français âgés de plus de 3 mois», selon les termes du JDD, dépendra des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
L'équation n'est pas simple
«Il est probable que le virus A(H1N1) se recompose et qu'une deuxième vague d'épidémie redémarre à l'automne, mais nul ne sait sous quelle forme et avec quelle virulence, précise-t-on au ministère de la Santé. Toute la difficulté consiste à préparer la réaction la plus pertinente possible par rapport à une configuration de l'épidémie que l'on ne connaît pas encore.» L'équation n'est pas simple.
Compte tenu du délai nécessaire à la fabrication et aux tests (efficacité, tolérance) d'un nouveau vaccin contre le virus A(H1N1), évalué entre quatre et plus probablement six mois, le gouvernement français a décidé, le 15 mai dernier, de commander sans attendre 50 millions de doses au laboratoire britannique GlaxoSmithKline qui aurait pris une certaine avance sur ses concurrents. Mais des pourparlers sont en cours avec le français Sanofi et le suisse Novartis pour d'éventuelles commandes supplémentaires.
Sachant qu'il faudra compter deux doses par patient, notre pays serait d'ores et déjà en mesure de vacciner 25 millions de personnes. Ce qui, en visant les populations cibles (personnels soignants, sujets de moins de 19 ans qui sont les plus sensibles au virus…) ou les zones les plus touchées, pourrait suffire à endiguer l'épidémie.
Le Pr Patrick Berche, de l'hôpital Necker à Paris, ne cache pas sa «perplexité» quant à la faisabilité d'une campagne générale de vaccination qui serait, selon lui, une «grande première». Ce spécialiste de microbiologie craint également que le vaccin ne soit disponible qu'en novembre ou en décembre, «soit après l'arrivée de la seconde vague de l'épidémie.» D'où l'importance de miser également sur les deux autres piliers de la lutte contre le virus A(H1N1) : les antiviraux, comme le Tamiflu, et les masques qui constituent une barrière physique efficace contre les particules virales.
Pour l'instant, 32 cas ont été recensés en France. Dans son dernier bilan, l'OMS faisait état, vendredi, de 15 510 cas dans 53 pays, dont 99 mortels, principalement aux États-Unis et au Mexique.
lefigaro
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