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Fille ou garçon ? Une réponse chez soi en 10 minutes |
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Un test commercialisé aux Etats-Unis et disponible sur Internet pour une somme modique permettrait de connaître le sexe de son enfant, à partir de la 10e semaine de grossesse.
Martin ou Clara ? Albert ou Joséphine ? Les forums de discussions sur le sexe de l'enfant, et autres secrets de grand-mères pour le déterminer, sont légion Internet. Pour surfer sur l'impatience de certains parents, une firme texane commercialise aux Etats-Unis, dans une moindre mésure au Canada et sur Internet un test permettant de répondre à cette question, dès la dixième semaine de grossesse, au lieu d'environ vingt semaines habituelles.
Le principe est simple : «Intelligender» est un test urinaire classique, qui une fois ajouté à un mélange chimique gardé secret, est censé donner le sexe de l'enfant en 10 minutes. Vert, si c'est un garçon, et orange si c'est une fille.
Les créateurs de ce «Boy or Girl Prediction Test» affirment qu'il est sûr à environ 80%. «Nous ne revendiquons pas une précision de 100%», explique la co-fondatrice d'Intelligender, Rebecca Griffin. Sur son site Internet, la compagnie déconseille donc à ses clients de peindre la chambre du bébé en bleu ou en rose, avant d'avoir reçu une confirmation de leur médecin.
Pas commercialisé en Inde et en Chine
Ces tests de dépistage existent depuis des années, mais étaient jusqu'à présent coûteux, longs ou compliqués. Depuis deux ans, un test baptisé «Pink or blue» est commercialisé pour environ 300 dollars (215 euros) pour une réponse entre quatre et six jours par courrier. «Intelligender» est lui vendu à 35 dollars (25 euros) en drugstores et sur Internet. Si sa commercialisation est autorisée dans 11 pays, elle ne l'est pas en France. «Dans le cadre du diagnostic prénatal (DPN, c'est-à-dire l'ensemble des examens mis en œuvre pour le dépistage précoce des maladies ou des malformations du fœtus), on ne peut pas chercher à connaître le sexe de l'enfant», rappelle l'Agence de la biomédecine.
La loi de bioéthique du 6 août 2004 définit le DPN en effet comme «les pratiques médicales ayant pour but de détecter in utero chez l'embryon ou le fœtus une affection d'une particulière gravité», notamment d'origine génétique, infectieuse, ou autre.
Pour autant, rien n'empêche les futurs parents français d'en commander via Internet, même si le corps médical est plus que sceptique. D'une part, ce type de dépistage de convenance échappe à tout accompagnement et encadrement professionnel.
D'autre part, il pose le problème de la sélection des naissances. D'aucuns redoutent ainsi que certains couples aient recours à une IVG (autorisée jusqu'12 semaines en France) si le sexe de l'enfant de leur convient pas. «C'est relativement dangereux, estime le docteur Ulrike Metzger, gynécologue en banlieue parisienne. Même si la population en France n'a pas les mêmes tendances qu'en Chine ou en Inde, certains couples ont une vraie préférence sur le sexe». Face aux dérives, les créateurs d'«Intelligender» ont d'ailleurs renoncé à le commercialiser dans ces deux pays, particulièrement frappés par le phénomène de sélection prénatale.
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