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Des auteurs japonais ont évalué la relation à court terme entre exposition aux polluants atmosphériques et asthme, et analysé l’influence de l’âge sur celle-ci.
L’étude a été effectuée dans une structure de soins primaire assurant un service d’urgences, située dans l’agglomération de Tokyo, à 20 km du centre de la capitale. Elle a porté sur 308 enfants âgés de 0 à 14 ans ainsi que sur 95 adolescents et adultes âgés de 15 à 64 ans, tous venus consulter en urgence, la nuit, entre le 1er septembre 2002 et le 31 août 2003.
Les données intéressant les concentrations horaires d’ozone (O3), de particules de diamètre inférieur à 2,5 µm (PM2,5) et de dioxyde d’azote (NO2) ont été obtenues auprès des institutions locales de surveillance des polluants de l’air. Les consultations en urgence, de nuit, pour crise d’asthme, ont été prises comme indicateur sanitaire.
Les concentrations horaires moyennes d’O3 de l’air extérieur étaient, en saison chaude (d’avril à septembre), de 33,7 ± 22,9 ppb, avec un maximum de 224 ppb ; les chiffres correspondants étaient, en saison froide (d’octobre à mars), 22,5 ± 18,5 ppb (maximum : 113 ppb).
L’analyse met en évidence une association entre exposition à l’ozone de l’air et consultations de nuit pour crise d’asthme chez les 0-14 ans, en saison chaude, association retrouvée pour les concentrations moyennes d’O3 des 24 heures et sur 8 heures. Les odds ratios (OR), pour chaque accroissement de 10 ppb des concentrations moyennes d’O3 des 24 heures, en saison chaude, étaient de 1,16 (IC à 95 % 1,00-1,33) après ajustements sur la température, et de 1,29 (1,08-1,55) après ajustements sur les PM2,5, le NO2 et la température.
Dans cette population, comptant 257 garçons et hommes, 47 enfants âgés de moins de 2 ans et 176 âgés de 2 à 5 ans, on retrouve un effet modificateur de l’âge sur la relation entre ozone et consultation aux urgences, la nuit, pour crise d’asthme, avec, chez les enfants, des OR ajustés sur les PM2,5, le NO2 et la température, de 1,06 (0,63-1,78) pour les 0-1 an, 1,37 (1,05-1,71) pour les enfants âgés de 2 à 5 ans et de 1,25 (0,87-1,82) chez les 6-14 ans.
Selon le temps écoulé depuis l’exposition, les OR, chez les enfants, étaient de 1,19 (1,06-1,34), 1,32 (1,08-1,60 et 1,22 (1,02-1,45) pour des décalages respectivement de 6 à 12 heures, 12 à 18 heures et 18 à 24 heures.
En revanche, les résultats ne laissent pas apparaître d’association entre consultation nocturne en urgence pour crise d’asthme et exposition à l’ozone en saison chaude ou froide chez les adultes.
Cette étude met donc en évidence une association, pour les sujets de 0 à 14 ans, entre exposition à l’ozone de l’air extérieur en saison chaude et consultation en urgence pour crise d’asthme, l’association étant plus forte chez les enfants d’âge préscolaire (2 à 5 ans). Ces résultats soulignent la grande vulnérabilité des enfants à la pollution atmosphérique, ce dont il importe d’informer le grand public par des campagnes d’éducation. Selon les auteurs, modifier la réglementation de la qualité de l’air serait également souhaitable.
Dr Julie Perrot
zaki S et coll. : Modifying effect of age on the association between ambient ozone and nightime primary care visits due to asthma attack. J Epidemiol 2009 ; 19 : 143-51.
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