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Cancer de la prostate: l'hormonothérapie associée à un risque accru de pathologies cardiaques, confirme une grande étude |
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BERLIN, 22 septembre 2009 (APM) - Les patients traités par hormonothérapie pour un cancer de la prostate avancé présentent un risque accru d'incidence et de mortalité pour diverses pathologies cardiaques, confirme une grande étude suédoise présentée mardi à Berlin au congrès de l'European cancer organisation (Ecco) et de l'European Society for Medical Oncology (Esmo).
Un certain nombre d'études ont mis en évidence les effets secondaires de l'hormonothérapie du cancer de la prostate dus aux changements métaboliques, comme les bouffées de chaleur ou l'insulinorésistance. Plus récemment, quelques études ont mis à jour un risque de maladie coronaire et d'infarctus mais les résultats restaient contradictoires.
Le Dr Mieke Van Hemelrijck, épidémiologiste au King's College de Londres, a présenté en session présidentielle mardi une grande étude, menée à partir du registre suédois des tumeurs qui représente plus de 96% des cancers de la prostate diagnostiqués dans ce pays, et ayant évalué l'impact des différents types d'hormonothérapie sur plusieurs maladies cardiaques (maladies cardiaques ischémiques, infarctus du myocarde, arythmie et insuffisance cardiaque).
L'étude a porté sur 30.642 patients diagnostiqués entre 1997 et 2006 et ayant reçu en premier lieu une hormonothérapie, suivis pendant trois ans en moyenne. Ils étaient 12% à avoir eu des anti-androgènes, 16% une ablation des testicules (orchiectomie, castration chirurgicale), 28% des agonistes de la LH-RH et 38% des agonistes de la LH-RH plus des anti-androgènes.
Les anti-androgènes empêchent la testostérone d'atteindre la prostate mais il reste de la testostérone circulante dans l'organisme alors que la chirurgie et les agonistes de la LH-RH bloquent complètement la production de testostérone.
Pour chaque pathologie cardiaque étudiée, l'étude a montré une augmentation de l'incidence et de la mortalité après hormonothérapie par rapport à ce qui était attendu dans la population générale.
Le risque d'infarctus était accru de 24%, celui d'arythmies de 19%, celui de maladie cardiaque ischémique de 31% et celui d'insuffisance cardiaque de 26%.
Même chose pour la mortalité: le risque d'avoir un infarctus fatal était accru de 28%, celui de décéder d'une maladie cardiaque ischémique était augmenté de 21%, de 26% pour l'insuffisance cardiaque et de 5% pour l'arythmie.
EFFET MOINS IMPORTANT AVEC LES ANTI-ANDROGENES
Cependant, le risque d'avoir une de ces maladies cardiaques était moins augmenté avec les anti-androgènes qu'avec les autres traitements et il n'y avait pas d'excès de mortalité.
Ainsi, le risque d'insuffisance cardiaque avec les anti-androgènes était accru de 5% alors qu'il était augmenté de 34% pour les agonistes de la LH-RH.
Il était aussi moins prononcé pour les patients ayant déjà des antécédents cardiaques au moment du diagnostic de cancer (17% versus 41% pour les maladies cardiaques ischémiques par exemple), probablement parce que les patients étaient déjà sous traitement pour leur pathologie cardiaque, a proposé le Dr Van Hemelrijck.
"Ces résultats suggèrent de prendre en compte ce risque accru de maladies cardiaques quand un clinicien prescrit une hormonothérapie, et ce d'autant plus que ce traitement n'est pas seulement utilisé au stade métastatique, mais de plus en plus à des stades plus précoces" pour lesquels les patients ont une survie plus longue, a-t-elle recommandé.
Des études sont nécessaires pour explorer les mécanismes biologiques expliquant cette observation. La testostérone pourrait avoir un effet cardioprotecteur, a-t-elle proposé.
ABMIM002
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