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Le métapneumovirus, une cause possible d’encéphalite ? |
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Le métapneumovirus (MPV) est un agent d’infections respiratoires. Quelques publications suggèrent qu’il pourrait provoquer aussi une atteinte du système nerveux central, mais son rôle dans les encéphalites n’est pas établi. Rappelons que plus de la moitié des encéphalites demeurent de cause inconnue.
Afin d’approfondir cette question, 2 études rétrospectives ont été conduites en parallèle, en Californie sur 2 groupes d’enfants.
Le premier travail a repris les résultats de 1 474 prélèvements de nez réalisés à l’hôpital, à la recherche des virus respiratoires par détection de l’antigène par immunofluorescence. Parmi ceux-ci, 76 étaient porteurs de MPV (5 %) et les dossiers de 63 d’entre eux ont pu être repris. Il en ressort que 4 enfants/63 ont présenté des convulsions (6,3 %) versus 1/145 chez les patients infectés par le virus respiratoire syncitial (0,7 % ; p=0,03). Une fois soustrait de chacune de ces deux cohortes, les enfants avec des antécédents de convulsions, la différence reste significative : 4,7 % vs 0 %, ; p=0,027). Parmi les 4 enfants ayant présenté des convulsions, 3 ont été intubés en raison d’un état de mal. Un seul des 4 enfants était fébrile. Et, dans l’ensemble, 75 % des enfants infectés par le MPV ont eu de la fièvre contre 65,5 % de ceux porteurs de VRS (non significatif).
Le second groupe d’enfants appartenait à une cohorte de 205 patients explorés pour une encéphalite dans le cadre d’un protocole de recherche. Le diagnostic a été porté sur des troubles de la conscience ou une ataxie plus un ou plusieurs des signes suivants : fièvre x05; 38°, convulsions, signes neurologiques focaux, pléocytose du LCR, EEG ou neuro-imagerie anormale chez des enfants de plus de 6 mois, immunocompétents. Dans ce groupe, 5 enfants avaient un MPV dans le nasopharynx. Dans le LCR, un seul avait 227 éléments. Aucun n’avait de MPV par PCR, ou par culture, ni d’IgM spécifique. Cependant, l’un d’eux avait une infection respiratoire, des convulsions focales et une ataxie. L’IRM a montré des aires disséminées d’hypersignal de la substance blanche. L’enfant avec un LCR anormal est décédé d’œdème cérébral et son IRM était également pathologique. Le MPV n’a pu être isolé au niveau du cerveau.
Au total, cette étude apporte des arguments pour le rôle possible des MPV dans certaines encéphalites. A noter que ces virus appartiennent au groupe des paramyxovirus comme la rougeole ou les oreillons qui peuvent déterminer une encéphalite. L’absence d’anomalies du LCR ne va pas contre le diagnostic ; l’atteinte méningée n’étant pas constante dans les encéphalites. Cependant, en raison de leur caractère rétrospectif, ces données devront être confirmées.
Pr JJ Baudon, JIM
Arnold JC et coll. : Human metapneumovirus associated with central nervous system infection in children. Pediatr Infect Dis J 2009 ; 28 :1057-60.
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