L\'entrainement en aérobie diminue l\'hyperréactivité bronchique (HRB) et l\'inflammation systémique chez les patients souffrant d\'asthme modéré à sévère: un essai randomisé contrôlé.
Prévalence de la bronchoconstriction induite par l’exercice (BIE) et de l’obstruction laryngée induite par l’exercice (OLIE) dans une population générale d’adolescents.
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Une avancée dans l’étiopathogénie de la narcolepsie
La narcolepsie cataplexie, ou maladie de Gélineau, est un trouble du sommeil caractérisé par des épisodes d’endormissement diurnes excessifs associés à des relâchements brusques du tonus musculaire déclenchés par des émotions fortes.
Les neurones secréteurs d’hypocrétine (orexine) jouent un rôle essentiel dans la régulation du système veille-sommeil et un lien entre hypocrétine et narcolepsie a été établi depuis longtemps chez l’animal comme chez l’homme. Une perte sélective des neurones à hypocrétine est ainsi soupçonnée d’être à l’origine de la narcolepsie. Les théories les plus actuelles suggèrent un processus auto-immun dirigé contre ces neurones, mais jusque là les mécanismes de celui-ci demeurent inconnus. L’une des hypothèses possibles est que les neurones à hypocrétine expriment un peptide spécifique reconnu comme un auto-antigène.
Des résultats probants
Parmi les divers candidats possibles, une équipe de chercheurs européens suggère l’implication de Tribbles homolog 2 (Trib2), retrouvé exprimé en grande quantité dans les neurones à hypocrétine. Or, Trib2 est un auto-antigène connu des uvéites auto-immunes.
La présence d’auto-anticorps antiTrib2 a été recherchée par technique ELISA dans le sérum et le LCR de patients narcoleptiques, de sujets contrôle, et de patients porteurs d’autres affections neurologiques, telles l’hypersomnie idiopathique, la sclérose en plaques, ou des maladies neurologiques inflammatoires.
Comparés aux autres groupes, les patients narcoleptiques présentaient des taux 2 à 3 fois plus élevés d’auto-anticorps anti-Trib2 circulants. Une immunoréactivité entre ces auto-anticorps et les neurones sécréteurs d’hypocrétine a pu être démontrée, confirmant que les anticorps anti-Trib2 ciblent spécifiquement les neurones sécréteurs d’hypocrétine.
Mais encore des interrogations
Les anticorps spécifiques anti-Trib2 semblent prédominer chez les patients narcoleptiques dont la maladie a débuté récemment, suggérant que ces anticorps sont bien « pathogènes ».
Cependant, dans la série de sujets étudiés seulement 14 % des patients narcoleptiques présentaient une élévation du titre d’anti-Trib2 supérieur à 2DS par rapport aux sujets contrôle et 30 % des patients dont la maladie était apparue moins d’un an auparavant avaient également un titre d’anti-Trib2 supérieur à 2DS. A plus long terme le titre décroît mais reste supérieur à celui des contrôles jusqu’à 30 ans du début de la maladie suggérant que la narcolepsie est due à un phénomène aigu plutôt que récurrent comme dans beaucoup d’autres maladies auto-immunes.
Certains patients ont présenté un début de la maladie extrêmement rapide avec déficit majeur en hypocrétine conduisant à l’apparition brutale des symptômes, chez d’autres la maladie s’est installée beaucoup plus lentement avec début de la cataplexie des années après la narcolepsie quand la perte neuronale avait atteint la valeur critique.
Enfin, Trib2 n’est peut être pas le seul auto-antigène et/ou le plus spécifique. Comme dans d’autres maladies auto-immunes il se peut que plusieurs auto-anticorps soient impliqués mais ils ne sont pas tous détectables.
Bien que cette étude ait démontré sans conteste l’implication d’un processus auto-immun, ceci ne signifie pas pour autant que l’auto-immunité soit en cause dans toutes les formes de narcolepsie.
Dr Reine Leblond, JIM
Cvetkovic-Lopes V. Et coll. Elevated Tribbles homolog 2-specific antibody levels in narcolepsy patients. J Clin Invest 2010; 120: 713-19