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Ostéoporose: un arsenal de médicaments se développe |
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| Cette fragilité osseuse augmente le risque de fracture et de surmortalité.
L'ostéoporose touche près de 3 millions de Français, mais seulement 600 000 en ont connaissance et se font suivre. Il existe pourtant des traitements capables de réduire les risques de fractures, première complication de cette fragilisation osseuse. Contrairement à ce que l'on imagine, l'os est un tissu vivant. Il est en remodelage constant, sous l'action de cellules: les ostéoclastes, qui détruisent le tissu osseux ancien, et les ostéoblastes, qui fabriquent un os nouveau. Ce remodelage se fait normalement de façon équilibrée. Mais dans l'ostéoporose, la destruction l'emporte sur la reconstruction, ce qui induit une perte osseuse.
Parmi les traitements déjà à disposition, certains ralentissent la destruction osseuse, comme les biphosphonates ou le raloxifène (réservé aux femmes). Un anticorps visant à bloquer la résorption osseuse, le denosumab, a obtenu vendredi son autorisation de mise sur le marché. Un autre traitement semble rééquilibrer destruction et reconstruction, c'est le ranélate de strontium. Un seul médicament stimule véritablement la formation osseuse: le tériparatide, qui correspond à la partie active d'une hormone naturelle impliquée notamment dans le contrôle du taux de calcium (la parathormone). Il est réservé aux ostéoporoses sévères du fait de son prix élevé et de son mode d'administration par injections quotidiennes.
Les moyens d'agir
Avec un tel arsenal, les médecins ont les moyens d'agir. Encore faut-il que les personnes à risque consultent car il n'est pas question de traiter tout le monde. Le coût économique serait astronomique. De plus, il faut prendre en compte les possibles effets secondaires. Les biphosphonates par exemple, les molécules les plus utilisées actuellement, ont été accusés de provoquer de rares mais graves nécroses de l'os de la mâchoire, mais plutôt à de très fortes doses, comme celles parfois utilisées en cancérologie. Ils ont été aussi accusés de provoquer d'exceptionnelles fractures du fémur, mais le lien de cause à effet n'a pu être établi.
Par ailleurs, le manque de motivation des principaux intéressés n'est pas sans poser problème. Comme les médicaments de l'ostéoporose n'agissent pas sur des symptômes (douleur, taille, etc.), les patients n'en tirent aucun bénéfice quotidien perceptible. Des os plus solides, cela ne se sent pas. D'où de nombreux abandons. «Une meilleure identification des patients à risque élevé de fracture et surtout, une meilleure explication des bénéfices à en attendre est donc indispensable, explique le Pr Christian Roux (service de rhumatologie, hôpital Cochin à Paris). C'est encore plus important pour les personnes ayant en plus une maladie chronique, diabète, dépression. Leur ostéoporose est trop souvent négligée, alors que la survenue d'une fracture chez ces individus fragiles peut avoir des conséquences plus graves.»
La recherche se poursuit
Tandis que les médecins cherchent à mieux identifier les personnes les plus susceptibles de tirer bénéfice des médicaments, la recherche, elle se poursuit. «Les mécanismes du remodelage osseux sont de mieux en mieux connus. Au niveau de la “voie wnt” impliquée dans la stimulation des ostéoblastes et donc, dans la reconstruction osseuse, plusieurs cibles sont actuellement étudiées. La première est la sclérostine, une protéine fabriquée par des cellules du tissu osseux. Cette protéine est un inhibiteur naturel de la production d'ostéoblastes et donc de l'activité de reconstruction osseuse. Des chercheurs ont mis au point des anticorps capables de bloquer cette protéine et en évaluent les effets. Les premières données sont prometteuses, avec l'espoir d'un médicament d'ici sept à huit ans», confirme le Pr Thierry Thomas (chef du service de rhumatologie, CHU Saint-Etienne).
La seconde cible est DKK1, une autre protéine inhibitrice de la formation des ostéoblastes. Arriver à la bloquer serait intéressant car elle joue un rôle dans de nombreuses maladies touchant le squelette. Cette cible est l'objet de recherches importantes qui pourraient aboutir à la mise sur le marché de médicaments à l'horizon 2020-2025. D'autres travaux portent encore sur de possibles médiateurs de cette «voie wnt»…
Les chercheurs n'oublient pas les ostéoclastes, responsables de la destruction osseuse. Ainsi, plusieurs inhibiteurs de la cathepsine k -une enzyme dont le rôle est de découper le tissu osseux pour mieux le détruire- ont été développés. Quelques-uns seulement ont franchi des étapes du développement et pourraient donc arriver sur le marché dans les cinq ans à venir, si leur rapport bénéfice/risque s'avère positif. Enfin, il a été montré qu'une neurohormone comme la sérotonine (et qui régule l'humeur) jouerait aussi un rôle sur le métabolisme osseux.
lefigaro.fr |
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