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Les patients ayant pris du Mediator doivent consulter |
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| Le cardiologue, auteur de la première alerte en France, conseille de faire une échographie.
Mediator, le médicament des laboratoires Servier, réservé à l'origine aux diabétiques en surcharge pondérale puis prescrit aux personnes désireuses de perdre du poids, a été commercialisé pendant 33 ans en France. En novembre 2009, lors de son retrait, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) estimait, dans une lettre adressée aux professionnels de santé, que ce produit et ses génériques (Benfluorex Mylan et Qualimed) avaient «une efficacité modeste dans le diabète de type 2» et confirmait un «risque d'atteinte des valves cardiaques». Une étude publiée il y a quinze jours concluait que la consommation de Mediator triplait le risque d'hospitalisations pour cardiopathie valvulaire dans les deux ans suivant sa prise. Enfin, une étude confidentielle de la Cnam commanditée par l'Afssaps chiffrait entre 500 à 1.000 le nombre de morts attribuables à ce médicament (nos éditions du 14 octobre). Actuellement, les autorités sanitaires réfléchissent à un rappel des patients. En attendant, quelle est la marche à suivre pour les patients ayant pris du Mediator?
Le risque cardiaque est décrit après plus de six mois de prise régulière. «Il faut savoir dans quel état sont les valves mitrale et aortique. L'épaississement et la rigidité valvulaires doivent attirer l'attention du praticien», explique le Dr Georges Chiche, cardiologue à Marseille et consultant à l'hôpital de la Timone. C'est lui qui a fait la première déclaration de pharmacovigilance en France relative au Mediator en 1999. Lecteur assidu des publications scientifiques, ce cardiologue est alerté par les soucis qu'ont déjà connus les anorexigènes et notamment l'Isoméride (une molécule de Servier voisine du Mediator), retirés du marché en 1997 en raison de risques d'atteinte des valves cardiaques et d'hypertension artérielle pulmonaire.
Passer une échographie cardiaque
«Il faut demander à son médecin généraliste de prendre avis auprès d'un cardiologue pour passer une échographie cardiaque, estime le Dr Chiche. Les valves peuvent être altérées de manière minime avec une régurgitation (ou fuite, NDLR) modérée sans conséquences pour l'avenir.» Avec le temps, leur état se stabilisera, à condition de ne pas reprendre d'autres médicaments à toxicité cardiaque et d'avoir une bonne hygiène dentaire. Il est d'ailleurs conseillé à ces patients d'informer leur dentiste lors de soins pour prévenir tout risque d'infection de la valve endommagée (endocardite). L'arrêt de la prise du médicament stabilise la lésion valvulaire qui régresse parfois mais ne disparaît pas complètement.
En cas de régurgitation valvulaire plus sévère, le patient peut rester asymptomatique. «Mais parfois, lorsque la fuite est plus importante, le cardiologue doit être alerté par un essoufflement insolite pour des efforts habituels qui auparavant n'entraînaient pas de symptômes », relève le Dr Chiche. Les palpitations avec des sensations de cœur irrégulier survenant même au repos et en dehors d'émotions doivent aussi alerter. Si le cardiologue découvre un problème valvulaire, une simple surveillance peut suffire. Pour les lésions plus évoluées, un traitement médical peut être nécessaire, voire une intervention chirurgicale.
lefigaro.fr |
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