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Un vaccin contre les maladies auto-immunes ? |
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| Pour corriger les erreurs du système immunitaire, il sera peut-être possible de bénéficier d’un vaccin. Activant un certain type de lymphocytes, ce vaccin serait efficace, au moins chez la souris, sur une variété des maladies auto-immunes et inflammatoires.
Les vaccins permettent traditionnellement de lutter contre des maladies infectieuses provoquées par des virus ou des bactéries, en présentant au système immunitaire une molécule d’origine étrangère. Le système immunitaire fabrique des anticorps dirigés contre la molécule en question et sera prêt à attaquer tout envahisseur y ressemblant fortement. Une nouvelle génération de vaccin, testé chez la souris, la protégerait contre son propre système immunitaire ! Cette première a été publiée dans la revue Journal of Clinical Investigation.
L’idée de ce vaccin innovant a immergé par la constatation que le système immunitaire ne réagit pas uniquement contre des molécules étrangères : les cellules immunitaires reconnaissent également des molécules que l’organisme lui-même fabrique. Ces réactions sont à l’origine de maladies dites auto-immunes (polyarthrite rhumatoïde, sclérose en plaques, diabète…) que l’on peut reproduire en laboratoire sur des souris en leur injectant leurs propres antigènes.
Les NKT protègent des maladies auto-immunes
Les maladies auto-immunes se développent plus volontiers chez des personnes déficientes en un certain type de cellules immunitaires, les lymphocytes natural killer T (NKT). Les NKT forment un groupe très peu abondant (0,2 % des lymphocytes T) dont le rôle, encore débattu, est de réguler un certain nombre de mécanismes.
Certains articles ont montré leurs rôles dans la régulation des maladies auto-immunes, dans la tolérance des greffons, dans la lutte contre les infections, dans le rejet des tumeurs, tout cela grâce à la sécrétion rapide et en grandes quantités de cytokines qui régulent les réactions inflammatoires.
La vaccination entraîne un effet anti-inflammatoire non spécifique
Habituellement, les NKT sont activés par des lipides qui leur sont présentés par des cellules présentatrices d’antigènes. Dans ce nouvel article, les chercheurs ont démontré qu’une molécule autre qu’un lipide peut également activer les NKT : il s’agit d’un peptide (un morceau de protéine) provenant du collagène de type II de souris.
Les recherches ont été effectuées chez des souris de huit à 14 semaines, qui ont reçu la vaccination, c'est à dire des injections de ce peptide. Dix à 13 jours plus tard, les chercheurs ont constaté une inhibition des lymphocytes T helper (Th1 et Th2) qui sont habituellement impliqués dans les réponses immunitaires cellulaires et humorales. Pour observer l'effet de cette inhibition sur l’arthrite rhumatoïde, cette maladie a été déclenchée par l'injection de la protéine entière de collagène, 10 jours après la vaccination. Dans ce cas, la réaction inflammatoire dans les tissus articulaires diminue.
Mais le bénéfice du vaccin ne s’arrêterait pas là : il permettrait aussi de limiter les conséquences d’autres maladies auto-immunes et inflammatoires, non liées au collagène. Les souris atteintes de la sclérose en plaque (démyélinisation du système nerveux central) ou de l’asthme (inflammation des voies aériennes par un antigène) sont moins atteints, indiquant que la vaccination n’est spécifique ni de l’antigène ni du tissu.
Même si les effets sont parfois légers, pour les auteurs, il n’y a pas de doute quant aux perspectives qu’ouvrent ces résultats. « Compte tenu du haut degré de conservation des cellules NKT parmi les espèces, l’immunisation thérapeutique à l’aide d’un peptide activant les NKT pourrait tenir des promesses pour le bénéfice clinique dans le cas de maladies inflammatoires humaines », expliquent-ils. Toutefois, « sachant que les cellules NKT peuvent supprimer ou activer l’immunité, leur utilisation thérapeutique nécessite une compréhension approfondie de leur biologie intrinsèque ».
Futura Sciences |
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