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Une Dent
Pathologie et chirurgie buccale
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Pourquoi le dépistage prénatal fait débat |
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| Un amendement de la loi bioéthique remet en cause l'accès égal au dépistage prénatal pour toutes les femmes.
Six mots, qui provoquent la colère des gynécologues. L'ajout pourrait presque passer inaperçu. Dans le cadre de la révision de la loi sur la bioéthique, le député UMP Jean Léonetti a proposé un amendement voté le 15 février à l'Assemblée nationale, qui pourrait remettre en cause le mode de dépistage des maladies chromosomiques chez les foetus, telle la trisomie 21. Selon l'article 9 de la loi actuelle, des tests de dépistage doivent être "proposés à toute femme enceinte au cours d'une consultation médicale". "Lorsque les conditions médicales le nécessitent", précise l'adendum polémique.
Le devoir d'information
Cela constitue "incontestablement un retour en arrière", commente Jean Marty, secrétaire général du syndicat des gynécologues obstétriciens de France (SYNGOF). Un texte de protestation a été rédigé, auquel se joignent de nombreuses sociétés savantes: le Collège des sages-femmes, la Société française de gynécologie, le Collège national des gynécologues et des obstétriciens français, le Collège français d'échographie foetale et la Fédération des collèges de gynécologie médicale. Marc-Alain Rozan, le président du SYNGOF, ne décolère pas. Avec cet ajout, "l'information devient sélective. C'est d'autant plus absurde qu'aujourd'hui, les praticiens sont condamnés parce qu'ils ne donnent pas assez d'informations. Il ne faut pas que la loi sur la bioéthique entre en contradiction avec la loi Kouchner de 2002 sur la protection des malades et toutes les dispositions qui ont été prises pour assurer l'information des patients". De son côté, Jean Leonetti se défend de toute intention polémique. "J'ai proposé cet amendement parce que le débat sur la systématicité des examens me paraissait essentiel. Ce sont les médecins et les sociétés savantes qui doivent décider dans quels cas réaliser ces examens."
En l'état actuel des choses, toute femme enceinte doit se voir proposer au cours d'une visite médicale la possibilité de réaliser un test sanguin pour déterminer le risque d'une anomalie chromosomique. Si le test révèle une potentielle malformation, une amniocentèse peut être effectuée pour affiner la probabilité. Avec le résultat en main, les parents sont libres de décider d'interrompre la grossesse ou de la poursuivre. Si l'amendement passe au Sénat, où il sera présenté en deuxième lecture au mois de juin, ce sont les praticiens qui décideront de la pertinence ou non du test. "Ce n'est pas au médecin d'assumer la responsabilité d'un tel choix, souligne le docteur Jean Marty. C'est à la famille qui aura à 'vivre avec' de le faire. Et elle le vivra d'autant mieux qu'elle aura fait ce choix elle-même et sans qu'il lui ait été imposé".
Eugénisme et avortement
"Dans quelques années, à partir d'une simple prise de sang, on va pouvoir déceler toutes sortes de pathologies chez le foetus, répond le député UMP. Est-ce qu'il faudra tirer les conséquences des examens pratiqués et aboutir à un avortement chaque fois qu'il y aura un risque ? C'est une démarche sélective et qui confine à l'eugénisme." Une accusation qui offusque le corps médical. Derrière cette question, "on flaire des arrières-pensées religieuses", s'inquiète Jean Marty, rappelant que la médecine doit rester profondément laïque.
"Je suis très étonné de la réaction et de la lecture étroite des professionnels auquel on a restitué la responsabilité de dire ce qui doit être fait et ce qui ne doit pas être fait", rétorque Jean Léonetti. "On a le sentiment actuellement que la majorité soulève des problèmes qui n'en sont pas, enchaîne le gynécologue. Et qu'elle ne règle pas les problèmes qui se posent." Vu comme un moyen détourné de relancer le débat sur l'IVG, l'amendement irrite d'autant plus que ledit débat a déjà eu lieu. Selon le spécialiste, dans le monde médical comme dans la société, le statu quo fait consensus. Inutile de relancer la polémique.
L'Express |
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