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E. coli : la prévention passe par l'hygiène et la cuisson de la viande |
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| "Il ne faut pas faire d'amalgame : certes la nouvelle épidémie d'E. coli entérohémorragique arrive très vite après celle survenue en Allemagne, mais elles n'ont aucun lien." Le Dr François-Xavier Weill, chef de l'unité des bactéries pathogènes entériques à l'Institut Pasteur (Paris), est formel et serein. Car les germes très vites identifiés chez les sept jeunes malades - âgés de huit mois à trois ans - sont connus depuis 1982 et donc "habituels" pour les spécialistes. Ils sont responsables de 70 à 100 syndromes hémolytiques et hémorragiques chaque année en France, presque toujours chez des enfants de moins de trois ans ayant mangé de la viande hachée de boeuf mal cuite ou des fromages au lait cru.
"À chaque fois qu'un cas survient s'engage une course contre la montre : il faut le détecter le plus vite possible, mener une enquête pour trouver l'aliment en cause et retirer le lot avant qu'il y ait beaucoup de malades", explique le Dr Weill. "C'est le rôle de la veille épidémiologique qui repose, en France, sur trois systèmes de surveillance de cette maladie." Dans le cas actuel, les premières analyses pratiquées au service de microbiologie du CHU de Lille ont rapidement permis d'identifier la souche en cause.
En pratique, il est difficile de prévenir toutes les contaminations par E. coli, même si les règles d'hygiène sont respectées. Les bactéries peuvent être dans les matières fécales séchées présentes sur le cuir des animaux qui arrivent dans les abattoirs. L'autre mode de contamination très fréquent est un percement accidentel des intestins lors de l'éviscération des boeufs. Des bactéries peuvent alors arriver dans la viande. Et il suffit qu'elles soient en petit nombre, réparties de façon peu homogène et que le prélèvement destiné à contrôler le morceau soit réalisé à côté de la partie contaminée pour que le produit arrive sur le marché. De plus, E. coli résiste très bien à la congélation. C'est même un moyen de conserver ces bactéries en laboratoire.
Fragilité
C'est pour éviter un risque ultérieur que les consommateurs doivent impérativement vérifier qu'ils n'ont pas de lots contaminés dans leur congélateur. De plus, les spécialistes conseillent de ne donner que de la viande cuite à coeur aux jeunes enfants, ainsi que des fromages pasteurisés, voire à pâte pressée. Ils recommandent aussi de ne pas leur faire boire de l'eau non contrôlée microbiologiquement. Quant au lavage des mains, il est indispensable pour toute la famille après un passage aux toilettes et avant de manger. Les parents de jeunes malades doivent être particulièrement attentifs à l'hygiène, notamment après avoir changé les couches de leur bébé, car la contamination entre humains est possible.
Sur les sept enfants malades actuellement recensés, trois étaient sous dialyse jeudi. "Les syndromes hémorragiques et urémiques sont d'autant plus graves que les bactéries sont nombreuses", précise François-Xavier Weill. Et comme les enfants sont plus fragiles que les adultes, il leur faut moins de bactéries pour tomber malade. Malheureusement, ce type d'accident peut laisser des séquelles importantes, notamment une insuffisance rénale plus ou moins sévère dans 30 % des cas.
Source:lepoint.fr |
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