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Les dangers des techniques d'amincissement non chirurgicales en question |
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| Les médecins esthétiques ont gagné une importante bataille. Alors que la Haute Autorité de santé (saisie par la Direction générale de la santé, après des signalements de complications graves) leur avait interdit d'utiliser les techniques de "lyse adipocytaire" - destruction des cellules stockant les graisses - à visée esthétique, la donne vient de changer. Statuant en référé en raison des conséquences immédiates, notamment financières, de cette décision, le Conseil d'État autorise à nouveau ces pratiques en attendant le jugement sur le fond, qui ne devrait pas intervenir avant début 2012.
En pratique, la Haute Autorité de santé a étudié les techniques d'amincissement qui sont utilisées à des fins esthétiques pour combattre la cellulite et proposées en alternative aux méthodes chirurgicales car moins invasives et moins onéreuses que la chirurgie esthétique. Pour cela, elle s'est appuyée sur la littérature scientifique et de nombreuses auditions. Pour mémoire, le Pr Laurent Lantieri, célèbre chirurgien auteur de greffes de la face, avait été le premier dénoncer, il y a quelques années déjà, le danger que pouvaient représenter certaines de ces techniques.
Une cible un peu trop vaste
La HAS a notamment étudié les complications graves survenues chez 23 patients à la suite d'injections de solutions hypo-osmolaires (qui font éclater les cellules graisseuses), dont 17 cas de nécroses sous-cutanées. Elle a conclu que les diverses pratiques, invasives pour certaines, externes pour d'autres (à base d'ultrasons, de radiofréquence, de laser...) présentaient "un danger grave pour la santé". Et elle a finalement interdit les injections de solutions hypo-osmolaires, celles de produits lipolytiques, la mésothérapie, la carboxythérapie (injection de gaz carbonique dans la peau), différents lasers, les ultrasons focalisés, les infrarouges ou encore la radiofréquence. Seuls la liposuccion (acte chirurgical) et les procédés manuels, comme les massages, restaient autorisés.
Mais voilà, la cible était sans doute un peu trop vaste. D'ailleurs le jugement évoque notamment un avis de la HAS émis en décembre 2010 et ses annexes. Concernant les techniques à visée lipolytique non invasives utilisant des agents physiques externes sans infraction cutanée, il indique "qu'aucun effet indésirable grave n'a été relevé". Pour celles qui ont un caractère invasif, le document précise que "les risques peuvent être liés au produit, au protocole utilisé ou à la technique d'injection" et que le nombre de cas d'effets indésirables graves est faible. De plus, l'étude ne comporte aucune indication sur d'autres méthodes également interdites, comme les ultrasons non focalisés ou la cryolipolyse (destruction des graisses par le froid).
En voulant "ratisser très large", pour éviter toute éventuelle mise en cause, la Haute Autorité de santé s'est mise dans une situation délicate. Dans son ordonnance, le juge des référés a estimé qu'un "doute sérieux" planait sur la validité du décret et il a suspendu son exécution dans l'attente du jugement des recours déposés au fond contre le décret. L'État, condamné aux dépens, devra verser une somme globale de 6 000 euros aux plaignants. Contactée dès mardi matin pour commenter cette suspension, le Haute Autorité a finalement refusé "de communiquer sur une décision de justice". Les médecins esthétiques, eux, se frottent les mains alors que les candidats à l'amincissement ne savent toujours pas avec précision ce qui est dangereux et ce qui ne l'est pas.
Source:lepoint.fr |
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