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Protection solaire : rien ne sert d'abuser de la crème |
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| Pour beaucoup, c'est l'heure du départ en vacances, avec à la clé de longues heures à profiter du soleil. Comment se protéger intelligemment? Le point avec Pierre Césarini, directeur de l'association Sécurité solaire, spécialisée dans l'éducation du grand public.
• On est exposé même si on n'a pas chaud
«Notre premier conseil, c'est ‘regarde ton ombre'. Si elle est plus courte que ta taille, cela signifie que le rayonnement solaire (UVA et UVB) est élevé et que l'index UV dépasse 5», explique Pierre Césarini. C'est à ce moment-là qu'il faut chercher à se protéger. En France métropolitaine, cela correspond aux 4 heures entourant le midi solaire, à savoir de midi à 16 heures (heure légale). Il ne faut pas se fier à la température de l'air car les UV ne créent presque aucune sensation de chaleur. Et se rappeler que le soleil ne frappe pas que sur la plage : on est aussi concerné si on jardine, qu'on joue au tennis ou qu'on part en randonnée.
• Se protéger, ce n'est pas seulement s'appliquer de la crème
«Se protéger efficacement du soleil, c'est d'abord se mettre à l'ombre sous un parasol, un arbre, un chapeau à bord large porter des vêtements et des lunettes et, accessoirement, mettre de la crème solaire pour les zones qui restent exposées», rappelle Pierre Césarini. Les enfants sont particulièrement sensibles. Mais cette recommandation ne vaut que pour les heures où le rayonnement est le plus intense. «Rien ne sert de s'enduire de crème solaire si l'on arrive à la plage à 10 heures, quand l'indice UV n'atteint que 2,5.» Conseil aux voyageurs : plus on se rapproche de l'équateur, plus l'index UV augmente vite en journée. Toutefois les heures «à risques» excèdent rarement 6 heures autour du midi solaire.
• Rentabiliser sa crème
Quand on décide de s'exposer malgré tout aux heures critiques et qu'on se repose donc sur la crème solaire pour se protéger, il est essentiel de respecter quelques règles :
- Renouveler l'application au moins toutes les deux heures, voire plus souvent si on se baigne, qu'on transpire, que la peau a été frottée par un tissu (vêtements, serviette).
- Choisir un indice de protection supérieur ou égal à 15. En-dessous, ça ne sert à rien. Ce minimum peut convenir aux peaux mates et déjà bronzées, tandis que le 50 est recommandé pour les peaux très sensibles aux coups de soleil. La majorité des gens devraient opter pour un indice 30.
Pierre Césarini s'érige en revanche contre deux idées reçues. «Rien ne sert de mettre de la crème à la maison avant d'arriver à la plage (ou tout autre lieu d'exposition) puisque le frottement des vêtements risque d'en enlever une partie avant même qu'on s'expose». De même, il est de bon ton de recommander d'étaler le produit en couche généreuse, pour obtenir l'effet promis par les laboratoires. Irréaliste, juge-t-il. «Si on suivait ce raisonnement, chaque personne viderait en moyenne un tube par jour ! Vous imaginez combien ça coûterait ? Si l'on recommande aux gens de choisir une crème d'indice 30, c'est parce qu'on sait que dans les conditions réelles d'utilisation, ils obtiendront une protection équivalente à un filtre 10, ce qui est suffisant pour la plupart d'entre eux».
• Faire un usage raisonné de la crème
Des études scientifiques ont révélé une pollution de l'environnement par certains filtres solaires chimiques. Ils feraient notamment blanchir les coraux et/ou agiraient comme des perturbateurs endocriniens pour les poissons, entraînant une féminisation des populations aquatiques. «Se mettre de la crème uniquement quand et où on en a besoin, c'est aussi faire un geste pour l'environnement», rappelle Pierre Césarini.
• Quelle différence entre une crème «bio» et une crème «classique» ?
En termes d'efficacité de protection, la réglementation relative aux produits cosmétiques biologiques est identique à celle des cosmétiques classiques, rappelle l'Afssaps. La principale différence porte sur la nature du filtre solaire utilisé. Les produits dits «bio» vont contenir des filtres solaires minéraux, comme le dioxyde de titane ou l'oxyde de zinc, alors que les crèmes solaires «classiques» recourent à des filtres chimiques, également appelés organiques, ou à une combinaison de filtres minéraux et chimiques. Les premiers réfléchissent le rayonnement UV, pour qu'il ne pénètre pas la peau. Les seconds absorbent l'énergie des rayons, ce qui les transforme. «En général, les filtres minéraux ont une durée de protection plus longue parce qu'ils ne se déforment pas chimiquement parlant, explique Pierre Césarini. Par contre, ils ont du mal à atteindre des indices de protection très élevés».
• Faut-il avoir peur des nanoparticules ?
«L'inconvénient des filtres minéraux, c'est qu'ils donnent à la crème un aspect blanc, plâtreux. Pour éviter cela, les industriels ont de plus en plus tendance à les transformer en nanoparticules, qui n'ont pas cette propriété désagréable», explique Pierre Césarini. Or, on connaît encore mal l'impact des nanoparticules sur la santé, tout comme on ignore à quelle profondeur elles pénètrent le corps par voie cutanée. «Pour l'instant, l'Afssaps n'a émis de mise en garde que pour les peaux présentant une plaie ouverte», rappelle Pierre Césarini.
Source:lefigaro.fr |
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