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Un meilleur test de dépistage du cancer du côlon |
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| Recommandé par la Haute Autorité de santé en 2008, prévu dans le plan cancer, le passage au test immunologique se fait cependant toujours attendre.
Avec 40.000 nouveaux cas par an en France, le cancer colo-rectal est le second pour la mortalité. Le taux de survie atteint 90 % quand la tumeur est détectée tôt. C'est dire l'importance du diagnostic précoce, donc du dépistage organisé. Généralisé en 2009, ce dernier concerne désormais toutes les personnes de 50 à 74 ans, invitées à se faire dépister tous les 2 ans. Le test actuel, l'Hemoccult, détecte les traces d'hémoglobine dans les selles grâce à un réactif coloré, le gaïac. Quiconque souhaite se faire dépister en parle avec son médecin, qui lui remet la plaquette contenant le test et lui explique comment effectuer les prélèvements à domicile. Ce test est ensuite envoyé par la poste au centre de lecture. S'il est positif, une coloscopie sera proposée pour rechercher un cancer ou des polypes qui saignent et risquent d'évoluer.
L'Hémoccult a permis de mettre en place le dépistage organisé du cancer colo-rectal sur tout le territoire. Mais, malgré son intérêt, ce dépistage peine à s'imposer, avec une participation moyenne de 34 %. Pourquoi des résultats si modestes ? Le sujet n'est pas forcément facile à aborder, et seul un médecin sur deux prend l'initiative d'en parler avec ses patients, d'autant que le test actuel a de sévères limites. Il n'est pas spécifique de l'hémoglobine humaine et son résultat peut être modifié par certains aliments ou certains médicaments. Un petit saignement sans lien avec une lésion colo-rectale peut aussi le rendre positif. Il est peu sensible et, malgré plusieurs prélèvements sur plusieurs selles, ne détecte qu'un cancer colo-rectal sur deux. La lecture du résultat, par coloration en bleu du réactif en présence d'hémoglobine, n'est pas renouvelable et ne donne qu'une réponse qualitative : le test est positif si la quantité d'hémoglobine détectée est supérieure à 100ng/ml, négatif en dessous.
Pour toutes ces raisons, le remplacement du test Hemoccult par un test immunologique, plus performant, est demandé depuis longtemps. Ce test immunologique est spécifique de l'hémoglobine humaine, mais aussi des saignements colo-rectaux. Il demande moins de prélèvements, sa lecture automatisée peut être répétée et permet de déterminer la concentration en hémoglobine. Ou de modifier, pour les besoins d'un dépistage de masse, le seuil pour lequel le test sera considéré positif. Publiée en mai dans la revue médicale Lancet Oncology, une étude taïwanaise confirme l'intérêt du test immunologique. En montrant que le risque de cancer colo-rectal est proportionnel à la quantité d'hémoglobine détectée dans les selles, elle propose même d'utiliser celle-ci pour classer les personnes testées en groupes de risque, plutôt que de parler de résultat «positif» ou «négatif» du test. «Cette étude montre la difficulté de choisir un seuil pour dire qu'un test est positif ou négatif, et incite à réfléchir au mode de fixation de ce seuil», estime le Dr Jérôme Viguier, chef du département «diagnostic» à l'Institut national du cancer (Inca).
«Un retard considérable»
Recommandé par la Haute Autorité de santé en 2008, prévu dans le plan cancer, le passage au test immunologique se fait cependant toujours attendre. «C'est pourtant une priorité, insiste le Pr Guy Launoy, qui dirige l'équipe Inserm «cancers et population» au CHU de Caen. On a pris un retard considérable en France. Les arguments scientifiques en faveur du test immunologique sont établis depuis 5 ans. On perd un temps infini dans des procédures administratives. Il faut absolument que les administrations concernées définissent très vite les modalités techniques de sa mise en place, parce que ce retard constitue une vraie perte de chance.» On peut résumer les choses autrement : comme le test immunologique est 2 fois plus sensible que le test Hemoccult, toute année de retard dans le changement de test fait perdre exactement autant de vies que le dépistage organisé permet d'en sauver…
Source:lefigaro.fr |
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