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Deux somnifères bientôt retirés du marché |
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| Les usagers de ces médicaments pourront anticiper leur sevrage.
Avec un arrêt programmé au 27 octobre 2011 pour Noctran et au 10 janvier 2012 pour Mépronizine, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) veut éviter tout sevrage brutal, susceptible de provoquer des troubles du sommeil. «Ces médicaments correspondant à une association de substances actives à longue durée d'action, le risque d'accoutumance, de dépendance avec phénomène de rebond d'insomnie en cas d'arrêt brutal et d'effets indésirables est plus important qu'avec d'autres hypnotiques (somnifères) à durée d'action courte, notent le Pr Patrick Lévy (Centre du sommeil, CHU de Grenoble) et le Dr Danielle Teszner, spécialiste du sommeil (CHU Créteil). C'est pourquoi ces deux spécialités sont aujourd'hui retirées du marché. » Le risque est d'autant plus grand que leur prescription concerne une grande majorité de plus de 50 ans (d'après les remboursements effectués par l'assurance-maladie en 2010).
La bonne nouvelle, c'est que lorsque l'on s'y prend suffisamment tôt et avec l'aide de son médecin traitant, on peut se préparer en douceur à cette suppression annoncée. Il n'y a pas de recette miracle et unique. Certains vont arriver à diminuer progressivement les doses par paliers de quelques jours. D'autres, peut-être d'un tempérament plus anxieux, auront besoin d'un médicament de substitution (somnifère ou anxiolytique) à demi-vie courte, quitte à l'arrêter plus tard, dans un second temps. «Passer une ou deux mauvaises nuits lors de ces changements est plus ou moins prévisible dans ce contexte et ne veut pas dire qu'il en sera ainsi pour les nuits suivantes. Il est donc important d'être prévenu pour ne pas s'en inquiéter, d'autant que le stress et l'anxiété risquent de pérenniser ces troubles », insiste le Dr Teszner.
Une bonne hygiène de vie
Par ailleurs, on ne doit pas tout miser sur les médicaments. Les hypnotiques, quels qu'ils soient, sont des aides passagères. Normalement, on ne devrait jamais les prendre plus de quelques semaines. Car la vraie recette d'un bon sommeil, c'est d'abord une bonne hygiène de vie : surtout se lever et se coucher à heures régulières ; dormir dans une chambre calme, dotée d'une bonne literie ; ouvrir les volets en grand le matin pour profiter au maximum de la lumière naturelle (indispensable pour avoir une «horloge interne» bien resynchronisée) ; se dépenser physiquement dans la journée pour être un minimum fatigué le soir ; faire un dîner léger ; oublier l'alcool au dîner car ce faux ami facilite l'endormissement parce qu'il détend, mais modifie l'architecture du sommeil et augmente le nombre d'éveils nocturnes ; avoir une activité calme et relaxante dans les deux heures précédant le coucher ; aller au lit pour dormir et non pour regarder la télévision ou, pire, pour travailler…
«Chez les insomniaques très anxieux, qui sont surtout bloqués par la peur de mal dormir, les thérapies comportementales et cognitives donnent de bons résultats, remarque le Dr Teszner. En effet, elles permettent d'identifier puis de remplacer chaque comportement et pensée anxieuse, inadaptés, par d'autres, plus adéquats.» Seul problème et de taille : ces thérapies sont surtout assurées par des psychologues dont les consultations ne sont pas remboursées. «C'est d'autant plus dommage que des études ont montré qu'elles faisaient aussi bien que les somnifères, mais sans leurs inconvénients. Si les pouvoirs publics veulent réellement baisser le nombre de prescriptions de somnifères, il serait vraiment utile de favoriser le développement de ces thérapies et surtout, de leur prise en charge», insiste le Pr Lévy.
Solution personnalisée
Enfin, quand rien n'y fait et que l'on a des raisons de craindre une pathologie venant perturber notre sommeil, par exemple du fait d'un symptôme anormal (comme une somnolence diurne), un avis doit être demandé dans un centre du sommeil. «Un enregistrement de nuit (à l'hôpital ou à domicile) n'est pas systématique, mais il est indispensable dans ce cas précis et parfois utile pour prouver à quelqu'un qui a une très mauvaise perception de son sommeil, qu'il ne dort pas dix minutes comme il le pense, mais bien six heures ! Un enregistrement du sommeil peut encore être intéressant dans certaines hypertensions artérielles et diabètes, lorsque l'on a des raisons de croire que ces pathologies pourraient être liées à une insomnie», précise le Pr Lévy. Ainsi, dans un centre du sommeil, les spécialistes cherchent pourquoi on dort mal (ou, du moins, pourquoi on a cette impression) et élaborent une solution personnalisée. Par exemple, des séances de photothérapies peuvent «recaler» l'horloge interne en cas d'horaires de sommeil trop décalés. Il n'y a pas de solution universelle, mais toujours une solution individuelle pour améliorer le sommeil de chacun et enfin apprivoiser ses nuits…
lefigaro.fr |
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