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Épilepsie : les résultats intéressants de la chirurgie |
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| Une vaste étude permet d'apprécier l'amélioration de l'état de santé des patients opérés.
Dix ans après une opération de neurochirurgie destinée à traiter leur épilepsie, la moitié des patients n'a pas refait de crise grave. Les résultats présentés samedi dans la revue internationale The Lancet par une équipe anglaise (Hôpital national pour la neurologie et la neurochirurgie, Londres) sur plus de 600 patients sont peut-être un peu moins bons que ce que l'on espérait, mais ils n'en demeurent pas moins spectaculaires. «C'est une étude un peu pessimiste après un enthousiasme un peu excessif», résume le Pr Bertrand Devaux, neurochirurgien à l'hôpital Sainte-Anne (Paris), qui a cordonné la dernière grande étude sur le sujet en France.
C'est aussi l'avis du Dr Vincent Navarro, épileptologue à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris) pour qui «le principal message de cette étude, c'est que globalement les résultats de la chirurgie sont excellents. En tout cas, bien meilleurs que ceux que l'on demande à un nouveau médicament antiépileptique pour être commercialisé».
Zone localisée
Certes, la chirurgie ne concerne pas les 500.000 Français souffrant d'épilepsie, puisque l'on estime à moins de 6000 ceux qui pourraient en bénéficier, mais on est bien en dessous des 400 interventions pratiquées chaque année dans notre pays. «C'est avant tout un problème de prise de conscience. Il faut mieux identifier les patients susceptibles d'être opérés», estime le Pr Devaux : «un enfant qui souffre d'épilepsie sévère, un patient qui a été récusé pour la chirurgie cinq ou dix ans plus tôt, mais qui continue d'avoir des crises sévères et handicapantes malgré ses médicaments, un enfant qui a des absences suffisamment nettes pour être repérées à l'école ou par ses proches.» L'idée sous-jacente n'est évidemment pas de proposer la chirurgie à tout le monde, mais plutôt de s'assurer que les patients pour qui elle a le plus de chance d'être efficace aient cette opportunité.
Tout d'abord, cette technique n'est envisageable que pour les patients ayant ce qu'on appelle une «épilepsie partielle», c'est-à-dire qui prend naissance dans une zone très localisée du cerveau, et à condition que celle-ci soit pharmacorésistante, autrement dit qu'elle ne puisse pas être maîtrisée par les médicaments antiépileptiques. C'est le cas d'un malade sur quatre. Commence alors un véritable parcours du combattant qui, d'examen en examen, va permettre d'évaluer précisément l'endroit où naît la décharge électrique anormale, responsable de la crise d'épilepsie.
Cette chirurgie consiste à retirer la minuscule portion de cerveau sujette aux décharges électriques. La zone en question doit donc être bien identifiée et accessible sans toucher à des aires aussi importantes que celles du langage ou d'autres fonctions vitales… Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas l'opération qui pose problème, mais le bilan qui la précède.
Bilan préopératoire sophistiqué
«Le premier examen consiste à hospitaliser le patient pendant plusieurs jours, ou semaines, pour le filmer 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, tout en mesurant l'activité EEG (électroencéphalogramme, NDLR) de son cerveau en continu afin d'enregistrer ce qui se passe lorsque surviennent les crises», détaille le Dr Navarro.
Mais ce n'est là que le point de départ d'examens encore plus sophistiqués, qui peuvent aller jusqu'à l'implantation d'électrodes dans le cerveau en passant par l'IRM fonctionnelle ou le PETscan. Un bilan très long et qui ne conduit pas forcément à l'opération. L'analyse de ces enregistrements permet alors de savoir, au millimètre près, quelles sont les zones à retirer, sans en oublier aucune sous peine d'échec.
L'intervention en elle-même s'effectue de manière classique par résection chirurgicale du foyer. Des essais sont en cours pour détruire les lésions très petites avec une irradiation très focalisée, selon une procédure dite «Gamma Knife».
«L'étude britannique confirme en tout cas qu'il y a des interventions qui peuvent marcher très bien sur certaines épilepsies, conclut le Pr Devaux en pesant ses mots. Il ne faut pas seulement regarder les chiffres de guérison, il faut aussi tenir compte des patients qui ont été améliorés. Les statistiques sont très bien pour donner des repères, mais ce qui compte pour un patient, ce sont les bénéfices et les risques qui l'attendent.»
lefigaro.fr |
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