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réduire les cancers du côlon et du sein. |
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Une vie plus saine pourrait éviter des millions de cancersDe petits changements dans nos habitudes alimentaires et une pratique sportive régulière pourraient réduire de 30 % les cancers du côlon et du sein.
«Il faut arrêter de croire que le cancer est dû à la malchance, ou à un acte divin», martèle le professeur Martin Wiseman, du Fonds mondial de recherche contre le cancer. Des changements aussi simples que se rendre à son travail à vélo, oudiminuer un peu sa consommation de viande rouge, peuvent en effet réduire fortement les risques de développer des maladies mortelles comme des cancers du sein et du pancréas, explique le rapport qu'il a présenté la semaine dernière à Londres.
Les effets bénéfiques d'une alimentation saine et diversifiée, d'un exercice physique régulier et d'un contrôle de son poids corporel étaient prouvés depuis un premier rapport publié par le Fonds mondial contre le cancer en 2007, mais des travaux supplémentaires menés par plusieurs épidémiologistes ont permis depuis d'estimer combien de vies pourraient être sauvées par des changements de comportement finalement modestes. Après le tabac, qui reste de loin le principal facteur de risque, la nutrition, l'exercice et la lutte contre l'obésité sont les éléments les plus importants pour réduire les probabilités d'avoir un cancer.
Des changements modestes
«Les résultats sont très encourageants, estime le professeur Sir Michael Marmot, épidémiologiste à l'University College de Londres et leader du groupe qui a mené l'étude. Un tiers des douze cancers les plus courants dans les pays développés, et un quart dans les pays en voie de développement, pourraient être évités.» Parmi ces cancers les plus courants figurent ceux affectant la gorge, les poumons et le côlon. Sur les 10 millions de nouveaux cas de cancer par an dans le monde, entre un quart et un tiers pourraient ainsi être évités avec des modes de vie plus sains.
«Pour mesurer les effets des mesures que nous proposons, nous ne considérons pas que tout le monde va avoir des modes de vie parfaitement sains, assure le professeur Elio Riboli, épidémiologiste à l'Imperial College de Londres. Nous faisons des hypothèses sur des changements mineurs, comme pour quelqu'un qui réduirait un peu sa consommation quotidienne de viande rouge et de charcuterie, qui mangerait un peu plus de fruits et de légumes ou qui ferait un peu plus d'exercice comme de la marche tous les jours. » Avec de telles hypothèses, les progrès pourraient être considérables.
Dans les pays développés, comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, retenus dans l'étude, plus de 63 % des cancers de la bouche pourraient disparaître. Pour le cancer de l'estomac, la réduction serait au moins de 45 %. Les effets sont un peu inférieurs dans les pays comme la Chine et le Brésil, car ils rattrapent nos modes de vie et nos mauvaises habitudes alimentaires, mais avec un peu de retard et des conséquences pas encore aussi graves que dans les pays riches.
Recommandations concrètesà tous les acteurs de la santé
Pour éviter que leurs pieuses recommandations ne restent lettre morte, les auteurs du rapport ont fait des recommandations concrètes à tous les acteurs de la santé publique, des entreprises de l'agroalimentaire en passant par les gouvernements, sans oublier le plus important, les particuliers. «Au final, c'est à l'individu et à personne d'autre de choisir d'avoir un mode de vie plus sain, précise Sir Michael Marmot. Mais il faut que le monde dans lequel il vit l'incite et lui permette de faire ces changements. En venant ce matin en vélo dans Londres, je n'ai profité d'une piste cyclable que sur quelques centaines de mètres, après c'était chacun pour soi dans le trafic. Et si j'avais voulu m'arrêter en chemin pour me restaurer, j'aurais trouvé profusion de restaurants, de pizzas et autres fast-foods, mais très peu d'endroits où trouver une nourriture saine.»
lefigaro
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