Traitement des dysplasies du col
Publié par ayama le Décembre 23 2008 18:14:50

Le traitement des dysplasies de haut grade du col utérin (CIN 2-3) évite efficacement l’apparition du cancer du col utérin. Toutefois, ce traitement s’adresse le plus souvent à des jeunes femmes dont la fertilité doit être préservée. Une association entre les traitements des CIN (Cervical intraepithelial neoplasia) et certaines complications obstétricales a été démontrée par deux méta-analyses.

Récemment les traitements des CIN 2-3 chez les jeunes femmes sont devenus sujets à controverses. Que serait-il arrivé aux jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans, traitées pour des CIN3, si elles n’avaient pas été dépistées ? Pour les uns, le dépistage avant l’âge de 25 ans se justifie par la possibilité de développement d’un cancer invasif en cas de CIN 2-3. Pour les autres, le dépistage avant 25 ans évite peu de cancers, alors qu’il entraîne le traitement de milliers de femmes présentant des CIN 2-3 qui auraient régressé.

Des études cas-témoins effectuées en Grande Bretagne ont montré que le dépistage a un faible impact sur l’incidence du cancer du col utérin chez les jeunes femmes. Ces résultats sont en contradiction avec le nombre important de femmes traitées pour des lésions de haut grade vers l’âge de 20-25 ans.

Dans cette étude, les auteurs ont évalué les taux de cancers du col utérin qui se seraient développés en l’absence de dépistage. Ils l’ont fait à partir des données sur les CIN 3 enregistrées en Angleterre et en Ecosse en utilisant plusieurs modèles. Les résultats ont été comparés avec les taux observés dans différentes populations du monde entier pendant les 50 dernières années, et enregistrés dans « Cancer incidence in 5 continents ». D’après cette analyse, il apparaît que tout au plus 1,5 % des femmes traitées auraient développé un cancer vers 25 ans et que plus de la moitié des lésions auraient régressé vers 25 ans.

Les résultats de cette étude mettent en cause les traitements des CIN 2-3 chez les femmes âgées de moins de 25 ans et le dépistage. Les inconvénients liés au dépistage et aux traitements des CIN 2-3 seraient disproportionnés par rapport aux avantages potentiels.

Le faible impact du traitement des CIN 2-3 des jeunes femmes sur l’incidence du cancer du col utérin, et ses conséquences obstétricales, suggèrent qu’une prise en charge plus adaptée devrait être envisagée.


Dr Viola Polena

Sasieni P et coll. : How many cervical cancers are prevented by treatment of screen-detected disease in young women? Int J Cancer. 2008;9: 461-464.