Sujet de la discussion : MedeSpace.Net :: Cancer de la prostate...!

Publié par Medetra le 04-04-2012 17:27
#1

La HAS dit non au PSA, même pour les hommes à risque
Chez les hommes à haut risque de cancer de la prostate, le dépistage par dosage du PSA ne se justifie pas, vient de trancher la Haute Autorité de santé. Une décision qui donne un coup de vieux aux avis précédents de l’Académie de médecine et de l’Association Française d’Urologie. Les médecins sont invités par la HAS à informer les patients qui souhaitent se faire dépister sur les risques et les conséquences du dépistage.

Chez les hommes à haut risque de cancer de la prostate, faut-il proposer un dépistage par dosage du PSA ? La Haute Autorité Santé vient de trancher ce 4 avril : c’est non. Selon la Haute Autorité de Santé, il n’existe pas de preuve de son intérêt chez les hommes sans symptômes, avec des facteurs de risque, comme des antécédents de cancers chez les parents du 1er degré, une origine africaine, une exposition à certains agents chimiques. Après analyse de la littérature, « l’efficacité de ce dépistage en termes de diminution de la mortalité n’a pas été établie dans ces populations spécifiques », indique l’agence. Avec cet avis, le dépistage par PSA prend un sérieux revers, puisque l’intérêt de doser systématiquement le PSA n’est établi dans aucune population masculine, la HAS s’étant préalablement prononcée contre un dépistage en population générale en 2010.

Plus d’inconvénients que de bénéfices

« Les hommes, qu’ils présentent ou non des facteurs de risque, sont exposés aux mêmes inconvénients et risques du dosage sanguin de l’antigène spécifique de la prostate (possibilité de faux positifs notamment), des biopsies de confirmation diagnostique (pertes de sang dans les urines et le sperme, risque d’infections, de rétention urinaire, possibilité de faux négatifs) et ceux liés aux traitements chirurgicaux, par radiothérapie ou hormonothérapie (troubles sexuels, urinaires, digestif) », détaille la HAS. Mais s’il est inutile dans le cadre d’un dépistage, le dosage du PSA reste en revanche un marqueur utile dans un contexte de diagnostic et de suivi du traitement d’un cancer de la prostate.

Cet avis vient en opposition avec ceux de l’Académie de médecine (préconisant en 2003 un dosage du PSA et un toucher rectal tous les ans de 50 ans à 75 ans, et dès 45 ans en cas de facteur de risque) et dans une moindre mesure de l`Association Française d’Urologie en 2007, puis 2010. Difficile donc pour le médecin de s’y retrouver !

Par ailleurs , la HAS insiste sur la nécessité d’informer les hommes qui envisagent la réalisation d’un tel dépistage, notamment sur ses conséquences éventuelles à chacune de ses étapes (dosage du PSA, biopsie, traitements) « afin qu’ils puissent « choisir de se faire dépister ou non en connaissance de cause ». En d’autres termes, la décision du dépistage par dosage PSA reviendrait donc au patient.

Charlotte Demarti

Publié par santedz le 15-12-2012 19:45
#2

« L'IRM pour détecter les «vrais» cancers de la prostate »
Le Figaro
Le Figaro s’interroge : « Devant les limites des méthodes actuelles de dépistage ducancer de la prostate, qui conduisent trop souvent à des opérations inutiles, la solution résiderait-elle dans un recours plus précoce et systématique à l'IRM ? ». Le journal rappelle que « le protocole actuel prévoit, en cas de taux de PSA élevé et/ou d'anomalie découverte lors de l'examen clinique, de procéder à une biopsie de la glande. Mais ces prélèvements, invasifs et inconfortables, ne sont pas fiables à 100%. La perspective d'un dépistage incluant d'emblée une IRM, ­indolore, sans risque et désormais plus performante, pourrait être plus séduisante, du fait d'une précision accrue », note le quotidien.
Le Figaro explique en effet que « près de la moitié des hommes de plus de 50 ans ont des foyers microscopiques de cellules cancéreuses. Mais la grande majorité de ces lésions évolueront très peu. […] Pourtant, sur 70 000 cancers diagnostiqués chaque année, les chirurgiens français réalisent encore 22 000 prostatectomies. Un nombre bien trop élevé au regard du bénéfice escompté et des effets indési­rables (incontinence et troubles de l'érection) que ce traitement entraîne parfois ».
Le journal indique que « les radiologues mettent en avant les progrès réalisés dans le domaine de l'imagerie afin de plaider pour une révision des pratiques ». Le Pr Nicolas Grenier, radiologue au CHU de Bordeaux et membre du bureau de la Société française de radiologie, déclare ainsi : « Depuis 4 ou 5 ans, nous avons amélioré la détectabilité des tumeurs de la prostate grâce à des techniques d'IRM fonctionnelles : l'IRM de perfusion permet de repérer les zones très vascularisées, notamment les tumeurs, tandis que l'IRM de diffusion permet de distinguer les tissus de nature cancéreuse ».
Le Figaro relève par ailleurs que « la réflexion sur l'utilité de cette évolution est d'autant plus importante qu'au coût de l'IRM s'ajoute, en France, une autre contrainte très pragmatique : la rareté des appareils permettant d'effectuer ces examens ». Le Pr Marc Zerbib, chef du service d'urologie à l'hôpital Cochin (Paris), note pour sa part que « pour l'instant, l'IRM n'a d'utilité que positive, c'est-à-dire quand elle confirme la présence d'une anomalie avant la biopsie et permet de mieux cibler l'intervention. Elle ne permet toujours pas d'écarter le risque en l'absence de traces à l'image ».
Revue de presse rédigée par Laurent Friche

Publié par M Benatta le 12-01-2013 09:04
#3

Quels sont les outils qui permettent de distinguer un cancer de prostate agressif d’un cancer de prostate indolent ?

Publié par M Benatta le 17-01-2013 17:46
#4

Damien Mascret rappelle dans Le Figaro que « le dépistage du cancer de la prostate par le dosage du PSA est aussi largement pratiqué qu'il est controversé en France », et fait savoir qu’« une étude publiée dans le British Journal of Urology International risque fort de relancer le débat ».
Le journaliste relève ainsi que « les auteurs ne suggèrent pas de faire moins de dosages de PSA, mais au contraire d'en faire davantage ! Justement parce que «l'utilisation d'un seul dosage de PSA pour le dépistage du cancer de la prostate est controversée étant donné le bénéfice discutable en termes de mortalité», explique le Pr Lauren Wallner [université de Yale], qui a dirigé ce travail pour Kaiser Permanente, l'un des plus grands organismes de soin américain ».
Damien Mascret note en effet qu’« il est difficile de distinguer les cancers à évolution lente pour lesquels l'abstention thérapeutique est possible, des cancers à évolution rapide, dits «agressifs», qui nécessitent plutôt un traitement, chirurgical ou autre. Or, l'augmentation rapide du taux de PSA serait prédictive d'un cancer agressif ».
Le journaliste explique que l’étude « a analysé l'influence d'un paramètre, déjà étudié sur des groupes ciblés, la vélocité du PSA, autrement dit la rapidité de variation du taux au fil des dosages pour un même patient. [Les auteurs] s'appuient sur l'analyse du dossier de 220.000 hommes de plus de 45 ans, initialement indemnes de cancer de la prostate et ayant bénéficié d'au moins 3 dosages de PSA sur une période de 10 ans ».
« En l'absence de cancer, le PSA n'augmente que modérément au fil des ans et les dosages répétés ne font pas mieux qu'un dosage unique pour prédire l'apparition d'un cancer de la prostate, toutes formes confondues. En revanche, l'augmentation nette permet de prédire avec fiabilité l'apparition d'un cancer agressif », souligne Damien Mascret. Le Pr Wallner écrit ainsi : « Notre étude démontre que des mesures répétées du taux de PSA peuvent représenter une stratégie de détection plus précise et plus adaptée des cancers de prostate les plus agressifs ». Damien Mascret précise que « multiplier les dosages de PSA conduirait aussi à augmenter le nombre de faux positifs. D'un autre côté, en faire moins n'est pas forcément la bonne stratégie : en l'absence de dépistage en population générale, le nombre de cancers de la prostate diagnostiqués à des stades avancés (métastatiques) triplerait, selon une modélisation de la société américaine d'urologie oncologique publiée l'été dernier ».