Sujet de la discussion : MedeSpace.Net :: AVC : les femmes sont plus sévèrement touchées

Publié par slaouti le 11-02-2014 21:31
#1

i56.servimg.com/u/f56/17/56/93/09/avc10.jpg

Outre les facteurs de risque partagés avec les hommes, les femmes sont fragilisées par leur vie hormonale, rappellent les premières recommandations médicales les concernant.

L'Association américaine du cœur a dévoilé jeudi les premières recommandations sur la prévention de l'accident vasculaire cérébral chez les femmes. Comme le rappellent les auteurs de ce guide publié dans la revue scientifique Stroke, les AVC touchent aujourd'hui plus de femmes que d'hommes. Ils constituent, après le cancer, la deuxième cause de décès chez les Françaises, ainsi qu'une source majeure de handicap.

«Si les deux sexes ont des facteurs de risque en commun - comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'inactivité physique ou le tabac -, les femmes ont des vulnérabilités propres, pour l'essentiel liées à leur vie hormonale, qui ne sont pas toujours suffisamment prises en compte par les médecins et leurs patientes», remarque le Pr Cheryl Bushnell, auteur principal des recommandations, qui incite à dépister ces facteurs de risque typiquement féminins tout au long de la vie.
Alertes lors de la grossesse

Selon les chercheurs américains, la grossesse est un moment d'expression de ces fragilités. On sait en effet que les maladies vasculaires et métaboliques qui se déclenchent à cette occasion augmentent le risque d'AVC plus tard dans la vie. Il en est ainsi de la pré-éclampsie, qui se manifeste par un dangereux pic de la pression sanguine au troisième trimestre de la grossesse et touche 6 % des femmes enceintes.

Autres complications de la grossesse, l'hypertension gravidique et le diabète gestationnel sont également les indices d'une vulnérabilité. Selon le Pr Claire Mounier Vehier, spécialiste de l'hypertension artérielle au CHRU de Lille, «la grossesse est une loupe qui permet d'identifier les femmes à risque. Celles-ci devront être très attentives à leur santé par la suite».

Pour ces femmes, une surveillance régulière, à vie, de la tension artérielle est recommandée. L'obésité, le tabagisme, la sédentarité et le cholestérol doivent impérativement être pris en charge. C'est en effet le cumul des facteurs de risque qui augmente la probabilité de survenue d'un AVC. De même, une contraception aux œstrogènes de synthèse peut s'avérer délétère si elle est combinée à d'autres situations à risque, telles que le tabagisme et un âge supérieur à 35 ans.
Dépression, stress et migraine

Dans leurs recommandations, les chercheurs mettent également en évidence des facteurs de risque communs aux hommes et aux femmes, mais qui touchent plus sévèrement ces dernières. Première responsable de l'AVC, l'hypertension artérielle a par exemple plus de conséquences délétères chez les femmes après la ménopause. Or 75 % d'entre elles sont concernées après 60 ans. Il en est de même pour la fibrillation atriale, une anomalie du rythme cardiaque, qui est à l'origine d'accidents très sévères. L'American Heart Association recommande aux médecins généralistes de dépister cette maladie systématiquement à partir de 75 ans, par une prise de pouls éventuellement suivie d'un électrocardiogramme.

Enfin, les femmes sont plus touchées par la dépression, le stress et la migraine avec aura (une forme de céphalées accompagnées de troubles visuels), qui sont associés à une augmentation du risque d'AVC. «Ces pathologies doivent être traitées, mais les patientes concernées devront en outre être très attentives à leur hygiène de vie: ne pas fumer, manger sainement et faire de l'exercice», commente le Pr Jean-Louis Mas, chef du service de neurologie à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris.

Membre d'un groupe de travail dédié aux femmes à l'European Stroke Organisation, le Pr Charlotte Cordonnier (CHRU de Lille) se félicite que les sociétés savantes s'emparent du sujet. «Le pronostic est aujourd'hui moins bon chez les femmes et leur qualité de vie est plus altérée que celle des hommes après un accident, souligne la neurologue. Par ailleurs, elles participent moins aux études cliniques.»

Ce coup de projecteur doit contribuer à l'éducation des femmes, espèrent les auteurs des recommandations, qui demandent aussi à ce que les spécificités féminines soient intégrées dans les scores mesurant le risque d'AVC de chaque patient.

Source: Le figaro

Edité par slaouti le 11-02-2014 21:34