Des virus résistants au Tamiflu dans le monde.
Publié par hammar le Mars 19 2009 18:31:32
Des chercheurs américains et français s'inquiètent de l'émergence de ces souches massivement résistantes au principal médicament antiviral disponible...

Nouvelles étendues

Des chercheurs américains et français s'inquiètent de l'émergence de ces souches massivement résistantes au principal médicament antiviral disponible.

Vincent Enouf, généticien moléculaire des virus respiratoires de l'Institut Pasteur (Paris), et Anne Moscona, du College of Medicine de la Cornell University de New York, ont confirmé mardi au Figaro qu'une des souches dominantes du virus (H1N1) de la grippe saisonnière (elle représente 20 % des isolements de virus) est devenue à 100% résistante au Tamiflu, principal antiviral sur le marché.

En juillet 2008, déjà, l'équipe de l'Institut Pasteur avait publié dans PLoS Pathogens une étude confirmant que 50 % des virus de cette souche étaient résistants au Tamiflu en France. En Norvège, 65 % des souches étaient résis­tantes en 2008, et seulement 16 % aux États-Unis. Or, les années précédentes, ces virus résistants ne représentaient que moins de 1 % des germes isolés chez les malades. Deuxième surprise : on ne peut guère accuser la pression de sélection du fait d'une utilisation importante du Tamiflu. Contrairement au Japon, la France utilise peu cet inhibiteur viral en pratique médicale courante.

Mutation génétique spontanée

Depuis plusieurs années, explique la biologiste Anne Moscona, dans le New England Journal of Medicine du 3 mars 2009, on s'inquiète de la possibilité d'une résistance généralisée au Tamiflu des virus A. Mais le plus souvent ces mutants perdent leur agressivité. Or la mutation génétique a surgi spontanément en 2004 et fait le tour du monde, ce qui rend le virus H1N1 résistant au Tamiflu sans affecter son caractère pathogène. Les centres de prévention et de contrôle des maladies d'Atlanta ont identifié des virus résistants chez 264 patients sur un total de 268 malades infectés par le H1N1, soit 98,5 % des cas.

Les virus sont classés en fonction de la présence de deux protéines : l'hémagglutinine (H), qui fait entrer le virus dans les cellules de l'hôte (il en existe seize sous- types), et la neuraminidase (N), qui permet au virus qui s'est multiplié dans les cellules d'en sortir (il en existe neuf types différents

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