Médicaments génériques : les petits acteurs peinent à percer
Publié par La Pharmacienne le Avril 18 2009 10:23:02
Les petits acteurs du marché des médicaments génériques ont du mal à s'imposer en France. Dans ce secteur très dynamique des « copies » de molécules...

Nouvelles étendues

Les petits acteurs du marché des médicaments génériques ont du mal à s'imposer en France. Dans ce secteur très dynamique des « copies » de molécules, les leaders, Merck et Biogaran, ont encore amélioré leurs positions l'an dernier. Ils représentent à eux seuls plus de la moitié des ventes et plus de 60 % de la progression du marché.



Merck Génériques, récemment acheté par l'américain Mylan, contrôle 28 % du marché français. « Nous avons réussi le lancement de 100 nouveaux produits, ce qui nous a permis de réaliser une excellente année » , se félicite son président, Didier Barret.

Presque tous les autres laboratoires - on en compte 11 au total - ont perdu des parts de marché ou stagné l'an dernier, à l'exception de Winthrop, filiale de génériques de Sanofi-Aventis, et de l'australien Arrow. Les pharmaciens ne choisissent généralement que deux gros fournisseurs pour leurs médicaments génériques, par souci de simplicité, ce qui favorise naturellement les gros acteurs et rend la tâche difficile pour les nouveaux entrants. Il est rare qu'un pharmacien change d'approvisionneur. Certains laboratoires ont aussi été déstabilisés par des fusions récentes (Teva avec Ivax, Sandoz avec G-Gam). L'évolution est catastrophique dans certains cas. RPG contrôlait plus de 8 % du marché lorsqu'il a été acheté par l'indien Ranbaxy en 2003. Il est aujourd'hui à moins de 3 %.

Cet éparpillement est difficilement tenable sur le long terme. « En dessous de 15 % de parts de marché, vous n'êtes pas un acteur qui compte » , reconnaît Maurice Chagnaud, qui dirige la filiale française de l'israélien Teva. Numéro un mondial des génériques, Teva ne se classe qu'au quatrième rang en France. Sa part de marché stagne mais Maurice Chagnaud entend progresser cette année grâce à des accords signés avec les grossistes qui lui donnent un accès plus large aux officines. Seuls quelques industriels - probablement les quatre premiers - parviennent à réaliser des bénéfices.



Actavis tente sa chance

Cela n'empêche pourtant pas de nouveaux entrants de tenter leur chance. L'islandais Actavis vient de se lancer en France, une décision jugée « téméraire » par Pascal Brière, président de Biogaran. Et aucun ne donne de signes d'abandon pour le moment.

Si le marché tricolore des génériques attire autant, c'est qu'il reste dynamique. Les ventes ont frôlé 2 milliards d'euros l'an dernier après une progression de 20 %. Il est porté par la tombée des brevets dans le domaine public, qui ouvre la voie aux copies, et stimulé par les pharmaciens, incités à substituer un générique au produit de marque lorsque c'est possible. « Depuis 1999, la politique du générique menée par les pouvoirs publics n'a connu aucune inflexion » , se réjouit Pascal Brière. Les génériques représentent 10 % des ventes de médicaments en valeur. La France reste néanmoins en retard par rapport à l'Allemagne ou à la Grande-Bretagne, ce qui laisse espérer encore plusieurs années de forte croissance. Biogaran table sur une hausse de 10 % par an en moyenne d'ici à 2011.


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