Rechercher une athérosclérose infraclinique à la mammographie
Publié par Rosette le Avril 24 2009 10:48:56
Les calcifications artérielles mammaires (CAM) mises en évidence par la mammographie semblent bien être en rapport avec une sclérose calcifiante de la média des artères...

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Les calcifications artérielles mammaires (CAM) mises en évidence par la mammographie semblent bien être en rapport avec une sclérose calcifiante de la média des artères de moyen calibre.

Elles ont en outre été associées aux facteurs de risque cardiovasculaire, ainsi qu’à la maladie coronaire et à la mortalité cardiovasculaire. Pour sa part, l’épaisseur intima-média carotidienne (EIM-C) est considérée comme un bon marqueur de l’athérosclérose, capable de prédire, dans une certaine mesure, la morbi-mortalité cardiovasculaire.

Ce paramètre échographique estimé de manière non invasive est d’ailleurs de plus en plus utilisé dans les essais contrôlés visant à démontrer l’efficacité des stratégies thérapeutiques a priori douées d’un effet anti-athéromateux. Il ne s’agit, pour l’instant, que d’un critère d’efficacité secondaire, complémentaire des critères primaires, tels la mortalité et la morbidité à long terme. Existe-il une relation entre les CAM et l’EIM-C ? La question mérite d’être posée.

Une étude de type cas-témoins a inclus 25 femmes ménopausées porteuses de CAM et 29 témoins. Elle a pris en compte les variables suivantes : facteurs de risque cardiovasculaire, nombre de grossesses, durée écoulée depuis le moment de la ménopause, âge au moment de cette dernière, données de l’examen clinique et du bilan biologique…

L’EIM-C a été mesurée par échographie dans les deux groupes. L’existence de CAM a été associée significativement aux variables suivantes, comparativement aux témoins sans CAM (p<0,05 dans tous les cas): 1) nombre plus élevé de grossesses ; 2) ménopause plus ancienne ; 3) diabète plus fréquent ; 4) PA systolique plus haute ; 5) EIM-C plus importante. Cette variable échographique a en outre été corrélée à l’âge, au nombre de grossesses, à l’ancienneté de la ménopause, à l’existence de CAM et aux taux plasmatiques de triglycérides (p<0,05 dans tous les cas, là aussi).

Les variables indépendantes prédictives de l’EIM-C ont été, d’une part, la présence de CAM ( p < 0,001), d’autre part, les taux sériques de triglycérides (p = 0,042). La seule variable indépendante prédictive de la présence de CAM s’est avérée être l’EIM-C (p = 0,004).

La présence de CAM sur la mammographie est donc en relation étroite avec l’EIM-C, indépendamment des autres variables prédictives. Dans ces conditions, la recherche de CAM au cours de la mammographie doit être encouragée, car elle pourrait s’avérer bénéfique dans la prévention de la maladie cardiovasculaire chez la femme ménopausée, en révélant l’existence d’une athérosclérose infraclinique.

Dr Philippe Tellier