Il faut être gravement malade pour arrêter de fumer !
Publié par Rosette le Mai 08 2009 07:31:07
Aux Etats-Unis comme dans les autres pays industrialisés, le tabagisme, les écarts de régime et la sédentarité sont autant de facteurs qui exposent à une morbi-mortalité...

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Aux Etats-Unis comme dans les autres pays industrialisés, le tabagisme, les écarts de régime et la sédentarité sont autant de facteurs qui exposent à une morbi-mortalité cardiovasculaire élevée. Cette notion est bien connue, et de longue date, au point qu’elle devrait déboucher sur des changements de comportements.

De fait, certains individus parviennent à s’en sortir mieux que d’autres, pour des raisons qui ne sont pas parfaitement appréhendées.

Le fait d’avoir été confronté à une maladie sinon gravissime, du moins sérieuse, semble peser lourd dans la balance. C’est ce que suggèrent les résultats d’une étude dans laquelle ont été inclus 20 221 sujets (âge <75 ans) atteints d’une surcharge pondérale ou d’une obésité, et 7 764 sujets plus âgés (> 75 ans). La période d’inclusion s’est étalée entre 1992 et 2000. Certains des participants ont été atteints d’une pathologie sérieuse : accident vasculaire cérébral (AVC), cancer, maladie pulmonaire, cardiopathie ou encore diabète. Des analyses multivariées ont comparé ces patients éprouvés à ceux qui ont été épargnés par la maladie. De cette comparaison, il ressort que les victimes de maladie grave ont plus de chances d’arrêter le tabagisme, le risque relatif (RR) correspondant étant en effet de 3,2 (p<0,001). Chez les sujets de moins de 75 ans, atteints d’une surcharge pondérale ou a fortiori d’une obésité, la survenue d’une des pathologies mentionnées a été « à l’origine » d’une diminution de 0,35 U de l’indice de masse corporelle (IMC en kg/m2), versus les autres sujets restés en bonne santé (p<0,001).

Le cumul des pathologies chez les fumeurs a été encore plus payant, puisque la probabilité d’arrêt du tabagisme (ou par assimilation, le RR) a été estimée à 6,0. Le diagnostic récent de maladie cardiaque, pour sa part, a été également associé à un arrêt du tabagisme, avec un RR d’environ 5,0 (p<0,001). En cas de surcharge pondérale ou d’obésité, l’annonce d’un diabète de type 2 a été associée à une diminution de l’IMC de 0,6 U (p<0,001).

En bref, la survenue d’une maladie grave ou préoccupante offre l’opportunité de mettre un terme à une intoxication tabagique chronique ou encore d’adopter des modifications comportementales bénéfiques, par exemple, sur le plan hygièno-diététique. C’est par ces chemins tortueux que passe la prévention…secondaire voire primaire.