Risque accru de lymphome dans la dermatite atopique : les traitements sont-ils impliqués ?
Publié par Rosette le Mai 25 2009 15:13:05
Une association a été suspectée entre dermatite atopique et survenue d’un lymphome non Hodgkinien à l’âge adulte et le rôle de l’utilisation d’immunosuppresseurs locaux...

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Une association a été suspectée entre dermatite atopique et survenue d’un lymphome non Hodgkinien à l’âge adulte et le rôle de l’utilisation d’immunosuppresseurs locaux est toujours débattu dans ce contexte.

Une étude nichée cas-contrôle a été menée sur les données du service de santé du Royaume-Uni. Elle a exclu les patients ayant des risques établis de lymphome (cancer, immunosuppression, transplantation, infection par le VIH, psoriasis, polyarthrite rhumatoïde...) de même que les personnes de plus de 79 ans.

Les patients ayant eu au moins une prescription de corticostéroïdes locaux ou d’inhibiteurs topiques de la calcineurine (pimecrolimus et/ou tracrolimus) durant la période d’étude ont été considérés comme exposés.

Sur les 3 500 194 personnes incluses, 2 738 cas de lymphomes ont été identifiés (1 722 lymphomes non Hodgkiniens, 466 maladies de Hodgkin et 550 cas indéterminés).

Comparativement aux témoins, l’existence d’une dermatite atopique était associée à un risque plus élevé de lymphome (odds ratio [OR], 1,83; IC 95 %, 1,41-2,36). Les patients traités par un dermatologue avaient un risque encore plus élevé (OR, 3,72; IC 95 %, 1,40-9,87).

Aucun cas de lymphome n’a été détecté chez les personnes traitées localement par un inhibiteur de la calcineurine. Cependant, le nombre de malades concerné était trop faible pour en tirer des conclusions fiables.

L’utilisation de corticoïdes locaux était par contre associée à un risque accru de survenue d’un lymphome (OR, 1,46; IC 95 %, 1,33-1,61) avec un risque d’autant plus élevé que le corticoïde utilisé était puissant. L’augmentation du risque concernait aussi bien la maladie de Hodgkin que le lymphome non Hodgkinien tout particulièrement dans les formes avec atteinte cutanée.

Dr Geneviève Démonet