L'infection à Trichomonas vaginalis pourrait être liée au cancer de la prostate
Publié par M Benatta le Septembre 12 2009 05:39:31
L'infection à Trichomonas vaginalis pourrait être associée à un risque accru de cancer de la prostate, selon une étude publiée mercredi dans le Journal...

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WASHINGTON, 10 septembre 2009 (APM) - L'infection à Trichomonas vaginalis pourrait être associée à un risque accru de cancer de la prostate, selon une étude publiée mercredi dans le Journal of the National Cancer Institute (JNCI).

Bien qu'elles se résolvent souvent spontanément, ces infections sexuellement transmissibles (IST) peuvent coloniser la prostate chez l'homme. En découlerait une inflammation locale, qui pourrait résulter en un risque accru de cancer, avancent Jennifer A(Massachusetts), et ses collègues.

Menée sur la cohorte Physicians' Health Study, qui regroupe plus de 22.000 médecins américains recrutés en 1982, leur étude semble suggérer cette origine infectieuse, avec des résultats à la limite de la significativité statistique.

Leur analyse de 673 patients cancéreux et d'autant de contrôles montre un risque accru de 23% (Odds Ratio de 1,23, intervalle de confiance 0,94-1,61) chez les hommes portant des anticorps contre Trichomonas vaginalis.

Ce risque était plus que doublé et donc statistiquement significatif avec les cancers avancés (risque multiplié par 2,17), ainsi qu'avec ceux résultant en des métastases ou entraînant la mort (multiplié par 2,69).

Une sous-analyse menée chez des patients diagnostiqués dans les cinq ans suivant l'analyse de sang de 1982 montre un lien encore plus fort avec Trichomonas vaginalis, avec un risque multiplié par 6,4 chez les porteurs d'anticorps.

Dans un éditorial, Peter Albertsen, de l'University of Connecticut Health Center de Farmington, semble accréditer ces résultats, attribuant la non-significativité statistique, lorsque l'ensemble des hommes est analysé, à un biais de sélection.

"Les hommes diagnostiqués avant 1987 étaient bien plus susceptibles d'avoir une maladie cliniquement significative que ceux dont la maladie a été avérée après cette date, par un test PSA", explique le chercheur.

"Si nos résultats venaient à être confirmés, Trichomonas vaginalis pourrait servir de marqueur pronostique chez les patients atteints d'un cancer de la prostate, ou de manière plus optimiste comme cible de chimioprévention secondaire", concluent les auteurs de l'étude.

Dans une étude publiée lundi dans le PNAS, une équipe américaine a suggéré une autre origine infectieuse du cancer de la prostate, mettant en jeu le rétrovirus XMRV (Xenotropic Murine Leukemia Virus-Related Virus) (cf dépêche APM FBMI7001).

(JNCI, édition en ligne accélérée du 9 septembre, six et deux pages)