Fibrillation auriculaire : jusqu’où aller dans la baisse de la fréquence ?
Publié par La Pharmacienne le Février 14 2010 09:46:11
Plusieurs grandes études ont montré que le simple contrôle de la fréquence était une alternative acceptable au contrôle du rythme dans le traitement de la fibrillation auriculaire (FA). Cependant, la fréquence cardiaque (FC) optimale (si elle existe), qu’il faut atteindre quand on ralentit la FA n’est pas connue...

Nouvelles étendues


Plusieurs grandes études ont montré que le simple contrôle de la fréquence était une alternative acceptable au contrôle du rythme dans le traitement de la fibrillation auriculaire (FA). Cependant, la fréquence cardiaque (FC) optimale (si elle existe), qu’il faut atteindre quand on ralentit la FA n’est pas connue.


L’étude randomisée RACE avait comparé les deux stratégies thérapeutiques (contrôle de la FC ou cardioversion électrique) dans la FA chez 522 patients. Parmi eux, 256 avaient été inclus dans le bras « contrôle de la FC »., la FC cible étant <100/min. Les auteurs ont étudié, a posteriori, le devenir de ces patients selon que la FC obtenue avait été <80/min (N=75) ou x05; 80/min (N=139). L’objectif primaire composite incluait : les décès cardiovasculaires, la survenue d’une insuffisance cardiaque, d’une complication thromboembolique, d’un saignement, la nécessité de la pose d’un pacemaker et l’apparition d’un effet secondaire majeur des traitements.


Au cours du suivi (2,3 +/- 0,6 ans), la FC a différé significativement entre les deux groupes (72 ± 5 contre 90 ± 8/min; p<0,001) bien que les médicaments utilisés pour le contrôle de la fréquence fussent comparables . Le niveau d’insuffisance cardiaque reflété par la classe NYHA ainsi que la fraction de raccourcissement sont demeurés stables dans les deux groupes. L’objectif primaire a été atteint chez 17 (23 %) patients du groupe « lent » contre 24 (17 %) du groupe « rapide » (différence absolue, 5,4 [-7,3 ; 8,2]; p = NS). Les facteurs de risque indépendants d’atteindre l’objectif ont été la présence d’une coronaropathie, l’usage de digoxine et l’interruption des anticoagulants, mais pas la FC élevée. La qualité de vie a été comparable dans les deux groupes.


Il n’a pas été possible de mettre en évidence de différence de pronostic selon que les patients avaient une FC entre 80 et 100 ou <80 dans cette étude rétrospective. Bien sûr, une étude randomisée est nécessaire pour confirmer ces résultats.



Dr Benoît Tyl, JIM

Groenveld HF et coll. Does intensity of rate control influence outcome in persistent atrial fibrillation?: Data of the RACE study. Am Heart J., 2009;158:785-91