Un défibrillateur dans chaque pharmacie ?
Publié par La Pharmacienne le Mars 01 2010 23:01:47
Alors que les défibrillateurs cardiaques externes peuvent être utilisés par tout le monde dans les situations d'urgence depuis mai 2007, moins de 10 % des officines sont actuellement équipées d'un tel appareil...

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Alors que les défibrillateurs cardiaques externes peuvent être utilisés par tout le monde dans les situations d'urgence depuis mai 2007, moins de 10 % des officines sont actuellement équipées d'un tel appareil.

Pour le Quotidien du Pharmacien , le principal écueil est la peur ressentie par ces professionnels de la santé à l'idée d'engager leur responsabilité civile dans la réalisation des gestes de premier secours. "C'est un obstacle majeur, qui explique en partie leur sous-équipement. Le coût de l'appareil, de 1.500 à 2.000 euros HT, n'est donc pas seul en cause", précise le journal.


Aux États-Unis, cela fait bientôt trente ans que les défibrillateurs sont utilisables par tous. Dans les pays anglo-saxons, le taux de survie après un arrêt cardiaque varie de 10 à 30 %, alors qu'il ne dépasse pas 3 % dans l'Hexagone. Pourtant, la France tente de rattraper son retard. Des défibrillateurs externes sont notamment installés dans les enceintes sportives, les grands magasins et les entreprises. Il y en aurait actuellement entre 30.000 et 40.000 en service dont près de 2.000 en place ou en cours d'installation dans les officines, estime Jean Occulti, pharmacien et formateur aux premiers secours depuis une trentaine d'années. Soit seulement 6 à 9 % des pharmacies qui ont, dans leur ensemble, à gérer 100 à 200 arrêts cardiaques par an, directement ou par sollicitation de commerçants voisins. D'autant que le grand public s'attend à trouver un défibrillateur dans chaque pharmacie. Plus surprenant encore, les cabinets médicaux sont encore moins bien équipés, alors qu'ils sont autorisés à le faire depuis 1998.


De quoi un pharmacien peut-il être rendu responsable en cas d'arrêt cardiaque à l'officine ? D'abord, comme tout citoyen, il est tenu de porter assistance à personne en danger. De plus, selon le Code de la santé publique, il doit, "quelle que soit sa fonction et dans la limite de ses connaissances et de ses moyens, porter secours à toute personne en danger immédiat, hors le cas de force majeure". Ces dispositions imposent une obligation de moyens, pas de résultats. "Appeler les secours, cela ne suffit pas, stipule Jean Occulti. Ceux qui n'ont pas de défibrillateur doivent savoir effectuer une ventilation cardiopulmonaire en attendant les secours."


Le Point.