Une simple surveillance pour les kystes simples de l’ovaire chez la femme ménopausée
Publié par La Pharmacienne le Mars 14 2010 12:18:15
Les kystes de l’ovaire semblent fréquents mais leur prévalence et leur incidence exactes sont mal connues faute d’observations suffisantes. Le nombre des kystes ovariens détectés chez les femmes ménopausées a augmenté à cause de la pratique croissante de l’échographie pelvienne...
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Les kystes de l’ovaire semblent fréquents mais leur prévalence et leur incidence exactes sont mal connues faute d’observations suffisantes. Le nombre des kystes ovariens détectés chez les femmes ménopausées a augmenté à cause de la pratique croissante de l’échographie pelvienne. L’histoire naturelle du kyste simple de l’ovaire n’est pas très claire, et il n’est pas facile de déterminer la prise en charge adéquate de ces kystes chez la femme ménopausée. Dans les recommandations récentes, une simple surveillance s’est substituée aux traitements chirurgicaux. Certains médecins se posent même la question de l’utilité de cette surveillance.
Il s’agit ici d’une étude qui évalue la prévalence, l’incidence et l’histoire naturelle des kystes simples de l’ovaire dans une cohorte de 15 735 femmes de plus de 55 ans participant à une étude de dépistage des cancers de l’ovaire, de la prostate, du poumon et du côlon. Le suivi, d’une durée de 4 ans, a reposé sur des échographies transvaginales
Des kystes simples ont été détectés chez 14 % des femmes lors du premier examen échographique et l’incidence annuelle des nouveaux cas de kystes était de 8 %. L’analyse stratifiée a montré une variabilité de la prévalence avec l’âge (p=0,001) : les kystes étaient légèrement plus fréquents chez les femmes âgées de 55 à 59 ans (16 %) par rapport aux femmes plus âgées (13 %).
Dans 79 % des cas le kyste était unique, dans 15 % il y en avait deux et dans 7 %, trois ou plus. Parmi les ovaires présentant un kyste simple lors du premier examen, 54 % avaient toujours ce kyste à un an de suivi mais 32 % n’en avaient plus aucun. Chez les femmes ayant au moins deux kystes, la disparition de ceux-ci était moins fréquente (23 %). Environ 8 % des ovaires présentant un seul kyste lors du premier examen ont développé des kystes simples multiples l’année suivante, et 6 % un kyste plus complexe ou une masse solide. Le risque de développer un kyste complexe ou une masse solide était plus important en cas de kystes simples multiples. Cependant, aucune augmentation du risque du cancer ovarien invasif n’a été observée chez les femmes présentant des kystes simples de l’ovaire.
En conclusion, les kystes simples de l’ovaire sont fréquents chez les femmes en postménopause et la plupart sont stables ou ont disparu un an après. Les kystes simples de l’ovaire ne sont pas associés à une augmentation du risque du cancer de l’ovaire. Les résultats de cette étude justifient les recommandations d’exercer, pour les kystes simples uniloculaires de l’ovaire chez les femmes ménopausées, un suivi sans intervention.
Dr Viola Polena, JIM
Greenlee RT et coll. : Prevalence, incidence, and natural history of simple ovarian cysts among women >55 years old in a large cancer screening trial. Am J Obstet Gynecol. 2010 Publication avancée en ligne le 21 janvier.