Anorexie : "La prise en charge doit être rapide"
Publié par Administrateur le Octobre 01 2010 06:51:03
Ce trouble psychique du comportement alimentaire toucherait 5 % des adolescentes. La Haute autoritéde Santé rappelle le rôle « primordial » des médecins pour repérer précocement la maladie.

« Les médias parlent beaucoup de l'anorexie mentale, mais les filières de soins ne sont pas très nombreuses et pas très soutenues », assure Jean-Luc Vénisse qui dirige le pôle d'addictologie et de psychiatrie au CHU de Nantes. La France manque de centres de prise en charge des victimes de ce trouble psychique du comportement alimentaire qui touche 1 % des femmes environ et 5 % des adolescentes.


Déni et angoisses

La Haute autorité de Santé a décidé d'alerter le monde médical et de publier un guide des bonnes pratiques. En effet, plus l'anorexie mentale est repérée tôt, plus il est possible d'éviter des complications et les formes chroniques du trouble. Mal soignée, cette pathologie peut être mortelle.

Le repérage précoce se heurte à plusieurs difficultés. D'abord le déni, de la part de la patiente et de ses proches, parfois des médecins. Ensuite, quand le diagnostic est posé, « c'est la panique. On passe du 'ce n'est rien du tout, une simple perte d'appétit', au drame ».

En réalité, les critères de gravité sont très variables. L'hospitalisation, sauf en cas d'urgence psychiatrique, n'est pas nécessaire. En revanche, la prise en charge doit être multidisciplinaire. Un psychiatre n'y suffit pas. Il faut lui adjoindre un nutritionniste, un somaticien...

« L'essentiel est de se donner le temps de construire une alliance avec le patient et sa famille, tranquillement, afin de prendre en compte les peurs et les angoisses à l'origine du trouble », explique le professeur nantais. Les signes évocateurs de l'anorexie mentale sont l'amaigrissement, la conduite alimentaire, le repli sur soi. Une quinzaine d'équipes médicales se sont spécialisées en France, mais des régions entières en sont encore dépourvues.

source : Ouest France