Les perturbateurs endocriniens en question
Publié par MedeSpaceNews le Juillet 13 2011 12:01:31
Avec ces substances, la dose ne fait pas le poison, contrairement aux règles de la toxicologie.

Souligner qu'en matière de perturbateurs endocriniens la dose ne fait pas le poison est l'une des idées fortes du rapport du sénateur du Jura (RDSE), Gilbert Barbier, présenté aujourd'hui à l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques. Les perturbateurs endocriniens sont des substances «naturelles ou artificielles» étrangères à l'organisme capables de perturber le fonctionnement du système hormonal et d' «induire des effets délétères aussi bien à court qu'à long terme sur un individu et sa descendance», rappelle le document.

Leur rôle néfaste a été abondamment documenté pour la faune sauvage et parfois pour l'homme. Ce fut ainsi le cas du Distilbène, un médicament prescrit à des femmes enceintes jusqu'en 1977, à l'origine de malformations sur deux générations. Sans oublier la chlordécone, un pesticide abondamment utilisé aux Antilles et mis en cause dans les cancers de la prostate.

Certains de ces travaux mettent à mal l'idée selon laquelle il existe une relation linéaire entre une dose et son effet. Les perturbateurs endocriniens ne répondent donc pas aux principes actuels de la toxicologie qui fonde «toute la réglementation des produits chimiques pour protéger travailleurs et grand public en définissant une dose d'exposition sans effet tout au long de la vie ou DJA (dose journalière acceptable)».
Démarche de prévention

Avec ces substances, des effets peuvent ainsi être constatés à faible dose, mais peuvent, à l'inverse, s'atténuer à forte dose. Sans oublier les effets de synergie entre des molécules dont les concentrations restent individuellement dans les normes. Dans certains cas, «c'est la période d'exposition qui crée le risque», note Gilbert Barbier. Le sénateur insiste sur le développement de la recherche et surtout sur une meilleure coordination au niveau national et européen. Il faudrait accorder une priorité «à l'adoption de tests reconnus internationalement» assure-t-il. En l'attente de nouvelles données, il propose une démarche de prévention notamment en direction des femmes enceintes et des jeunes enfants. Il suggère que les produits de «consommation courante contenant des substances présentant un risque élevé de perturbation endocrinienne soient soumis à un étiquetage particulier pour informer les mères et les inciter à en utiliser d'autres».

Source:lefigaro.fr