Antibiothérapie dans les infections respiratoires hautes
Publié par Administrateur le Décembre 17 2014 23:16:53
L’apparition, en pathologie infectieuse générale, de résistances bactériennes oblige un encadrement plus strict de la prescription d’antibiotiques...
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L’apparition, en pathologie infectieuse générale, de résistances bactériennes oblige un encadrement plus strict de la prescription d’antibiotiques. De nombreuses prescriptions d’antibiotiques ne sont pas justifiées, surtout dans les infections respiratoires hautes. La prescription généralisée de céphalosporines de seconde et de troisième génération au cours de ces dernières années et reliée au développement de bactéries productrices de bêtalactamase à spectre étendue (BLSE)


1.Rhinopharyngite

Atteinte inflammatoire du pharynx et des fosses nasales

Etiologie virale dans la plus grande majorité des cas

Examen clinique :

Fièvre
Obstruction nasale, éternuements
Toux
La purulence des sécrétions n’est pas un argument pour une atteinte bactérienne et ne doit en rien justifier la prescription d’une antibiothérapie.

Evolution spontanément favorable :

La fièvre perdure entre 2 et 4 jours
Disparition des autres symptômes en 7 à 10 jours

Complications bactériennes :

Sinusite aiguë purulente
Otite moyenne aiguë collectée

Prise en charge thérapeutique :

Symptomatique : désobstruction rhino-pharyngée +/- vasoconstricteurs nasaux (après 15 ans)
PAS de corticoïdes, PAS d’AINS, PAS d’antibiothérapie


2.Otite moyenne aiguë (OMA)

OMA purulente : présence d’une collection purulente dans la caisse du tympan

Germes en cause :

Haemophilus influenzae : syndrome otite-conjonctivite
Pneumocoque : OMA purulente fébrile isolée

Examen clinique :

Fièvre
Otalgie, irritabilité et pleurs chez l’enfant
Signes associées : toux, rhinorrhée, vomissements, diarrhée

Stades otoscopiques :

Forme congestive : tympan rouge, non bombé, transparent
Forme purulente : inflammation tympanique, épanchement rétro-tympanique


Prise en charge thérapeutique :


Antibiothérapie : amoxicilline, 5 jours après 2 ans et 8 à 10 jours avant 2 ans
Si échec : amoxicilline-acide clavulanique ou cefpodoxime
PAS de corticoïdes, PAS d’AINS

3. Sinusite aiguë

Ne pas confondre avec des sinusalgies qui accompagnent la phase initiale d’une rhinopharyngite.

L’aspect puriforme des sécrétions à la phase initiale ne correspond pas à une surinfection bactérienne.

Diagnostic de sinusite maxillaire aiguë :

Persistance ou majoration des douleurs malgré un traitement symptomatique de 48h
Douleur unilatérale, augmentée la tête penchée en avant, pulsatile, majorée l’après-midi et la nuit
Majoration de la rhinorrhée, de la purulence, avec caractère unilatéral de ces signes
Autres formes : sinusite frontale (douleurs frontales), sinusite sphénoïdienne (douleurs rétro-orbitaires ou du vertex) et sinusite ethmoïdale (œdème périorbitaire)

Imagerie : TDM pour les sinusites aiguës ethmoïdales, frontales ou sphénoïdiennes

Antibiothérapie :

Amoxicilline 7 à 10 jours ; pristinamycine en cas d’allergie
Indications : sinusite aiguë frontale, sphénoïdienne et ethmoïdale ; sinusite maxillaire aiguë purulente seulement
Symptomatique : antalgiques ; corticoïdes par voie orale si sinusite hyperalgique


4.Angine à streptocoque du groupe A

La majorité des angines sont virales

10 à 25% d’angine bactérienne chez l’adulte

Utilisation du score de Mac Isaac chez l’adulte


Antibiotique : amoxicilline 2 g/j, macrolides si allergie aux bêtalactamines. Score de Mac Isaac

5. Conclusion

L’antibiothérapie est inutile dans la majorité des infections respiratoires hautes. Lorsqu’elle est indiquée, l’amoxicilline est le traitement de choix. La corticothérapie et les AINS ne sont pas indiqués et peuvent être dangereux. La prescription raisonnée des antibiotiques permet d’éviter l’émergence de résistance.